«Danbé, la tête haute»: Assa Sylla fait son entrée dans le ring
Mais qui est Assa Sylla, qui incarne la championne de boxe Aya Cissoko dans Danbé, Une jeune comédienne qu’on a déjà admirée l’an dernier dans Bande de filles . Le film de Céline Sciamma, sélectionné l’an dernier dans la Quinzaine des réalisateurs à Cannes, avait révélé quatre jeunes filles époustouflantes. Deux d’entre elles, Karidja Touré et Assa Sylla se trouvent parmi les présélectionnées du César de la révélation féminine.
«Déjà, rien que d’aller au festival de Cannes et d’assurer la promotion du film à l’étranger, c’était un rêve, raconte Assa Sylla, 18 ans. Etre parmi les présélectionnées des César, c’est une reconnaissance, ça me pousse à continuer.» Assa Sylla ne s’est pas arrêtée. Elle ne veut pas s’arrêter, repoussant à plus tard ses études.
« Sur le plan physique, je n’étais pas très endurante »
Quelques mois après le tournage de Bande de filles, Assa Sylla passe un nouveau casting. Cette fois pour interpréter la boxeuse franco-malienne Aya Cissoko, qui a couché ses souvenirs dans le livre Danbé («dignité» en bambara). «Pendant trois mois, j’ai suivi des cours intensifs de boxe. C’était compliqué, parce que je suivais en même temps mes cours de terminale. Et pour mon père, que j’obtienne mon bac pro vente, c’était la priorité», glisse cette jeune femme née à Paris et qui a grandi dans le 18e arrondissement. «Au début, c’était dur, j’étais sur le point d’abandonner. Sur le plan physique, je n’étais pas très endurante, je m’essoufflais vite. Et puis mes vacances y passaient», soupire Assa Sylla.
Une famille endeuillée par la mort du père
Assa Sylla a tenu bon. Mais elle se défend d’avoir le courage et la détermination d’Aya Cissoko qui a enfilé les gants de boxe dans une famille endeuillée par la mort accidentelle du père. «Je peux juste lui ressembler, comme dans la scène où au lycée elle va voir un mec pour qu'il sorte avec sa copine. J’aime bien faire les entremetteuses», rigole-t-elle. Dans le téléfilm de Bourlem Guerdjou, Assa Sylla joue une Aya ado, en rébellion contre sa mère, magnifiquement incarnée par Tatiana Rojo. Danbé la tête haute a été présenté en septembre dernier au festinval de la fiction télé de la rochelle . «Le film a été fini juste à temps. Nous, on l’a découvert en même temps que le public. On était tous très ému. Et puis trop contents.» Car le téléfilm est reparti avec la distinction suprême, celle de la meilleure œuvre.
Des petits rôles dans les séries Falco et Engrenages, une apparition dans Tout, tout de suite, le prochain Richard Berry… Assa Sylla commence à apprivoiser les caméras. Ses modèles? «Leïla Bekhti, Omar Sy, Aïssa Maïga, Rachida Brakni, Marion Cotillard, Lupita Nyong’o, Géraldine Nakache…» Pour elle, les Noirs ne sont pas assez représentés dans le cinéma français. L’année dernière, Bande de filles a en partie réparé l'injustice. Assa Sylla explique: «Un film avec des Noirs, et en plus avec des filles dans les rôles principaux, c’est rare. Et puis personne ne s’était jusqu’alors intéressé à ces filles-là, celles qu’on peut croiser dans le métro, celles qu’on voit tous les jours et qu’on dénigre.» En tout cas, pour son interprétation puissante d'une fille à fleur de peau dans Danbé, Assa Sylla force le respect.
Source : 20minutes.fr
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