Abimbola Alale, pionnière du secteur spatial nigérian
Abimbola Alale est la seule femme au monde à diriger un opérateur satellitaire et elle est une pionnière du secteur spatial nigérian. Portrait.
Le 2 novembre dernier dans les prestigieux salons de l’Aéroclub de France à Paris, Abimbola Alale recevait des mains de Sekou Ouedraogo, le prix de l’Innovation africaine, décerné tous les deux ans par l’AASO, l’African aeronautics and space organisation.
Pour Sekou Ouedrago, ingénieur spatial et fondateur de l’Aaso, le choix de récompenser la nigériane, seule femme au monde à diriger un opérateur satellitaire, allait de soi.
« Premièrement, c’est une femme, ce qui est très rare dans le domaine de l’aéronautique et encore plus du spatial. Elle est CEO (Pédégère NDLR) d’un opérateur satellitaire majeur, et en plus elle vient de la puissance montante, le pays le plus riche d’Afrique, le Nigeria. Cela fait trois caractéristiques qui font que c’est une personnalité atypique. Et en plus, de par sa carrière, elle peut être considérée comme un exemple pour toutes les Africaines et les Africains dans le monde. »
Depuis toujours Abimbola Alale est fascinée par l’espace. Une passion d’enfance qui a toujours été encouragée par ses parents dit-elle.
« C’est plus ou moins un rêve. Depuis que je suis petite, j’ai toujours été intéressée par ce qui se disait sur l’espace et les voyages sur la lune. Cela a éveillé mon intérêt. Je m’intéressais à ceux qui avaient posé le pied sur la lune, je voulais moi-même y aller, devenir une astronaute. Oui, c’était vraiment un rêve d’enfant pour moi. »
Mais le chemin des étoiles emprunte parfois des routes détournées. Abimbola Alalé a d’abord songé à une carrière médicale, déjà en lien avec le secteur spatial.
« J’ai commencé dans le domaine médical comme physiothérapeute. Ensuite je voulais travailler dans le domaine de la médecine spatiale. J’avais pour idée de soigner les astronautes, car j’aime les astronautes, j’aime ce qu’ils accomplissent, et je voulais faire partie de ceux qui prennent soin d’eux. »
Très rapidement, la jeune physiothérapeute réoriente son cursus universitaire et multiplie les formations dans le domaine spatial. Elle obtient notamment un MBA en France, au sein de l’Université spatiale internationale de Strasbourg mais aussi, une certification au prestigieux MIT américain. Scientifique. Elle est aussi une manageuse accomplie.
« Je sais qu’au niveau des études, au niveau académique, elle a un très bon niveau. En science pure notamment. Je pense qu’elle a des capacités humaines qui font qu’elle est appréciée. Et je pense que le fait qu’elle soit une femme, cela peut lui donner un avantage pour tout ce qui est « intelligence situationnelle », « prise de décisions », et surtout capacité à mettre ensemble les gens et à les faire travailler. »
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