Priss’k, artiste chanteuse-humoriste: ``Je suis une femme et c’est tout de la femme qui m’inspire``
Priss’K, musicienne depuis l'âge de dix (10) ans, a connu cet univers grâce à son frère aîné Ce duo forme 6-STEM D'ALARME qui va la mettre au devant de la scène et devient alors la première rappeuse de Côte d'Ivoire. "Meilleur artiste rap de l'année 1997 avec la sortie de Super Star. Aujourd’hui sur la scène de l’humour en Côte d’Ivoire, Priss’K a accepté, dans le cadre de la 6è édition de Abidjan, Capitale du rire, de se confier à Afriquefemme.com.
Vous êtes, aujourd’hui, en train de faire vos pas dans le monde de l’humour. Expliquez-nous comment est née cette passion?
Quand on voit une plante, c’est parce qu’un plan a été mis en terre et est devenu une plante. Cette plante a poussé, a grandi avant de donner des fruits. Aujourd’hui, c’est le fruit d’une passion qui est née il y a de cela 10 ans, dix ans que le public ivoirien est en train de découvrir.
Je dirai que cette passion est née il y a un moment. Les pas que vous me voyez donc faire, ce sont en réalité des pas que j’ai posés il y a bien longtemps. Et dans mon entourage, je suis celle qui fait rire tout le monde. Mais lorsque j’ai été m'installer à Bamako, et Zongo également à cause de la guerre en Côte d’Ivoire, nous avons commencé à travailler ensemble. Il a monté un projet d'émission, je m’y suis glissée en lui proposant d’envoyer un invité qui allait camper différents rôles à chaque fois. Et voilà comment débute mon aventure dans l’humour. Je puis donc dire que mon aventure avec l’humour, professionnellement parlant, est né au Mali, dans le ‘’JTZ’’ qui était le journal de Zongo. Ce JTZ passait sur Africable.
En tant que l’une des femmes opposées aux hommes à cette ‘’6ème édition Abidjan Capitale du Rire : Hommes contre Femmes, Qui est le plus drôle ?’’ quel sera le message fort que vous allez véhiculer ce jour-là?
C’est le même message que je véhicule presque tout le temps dans mes sketchs, sous différentes formes mais le fond reste le même. A travers mes sketchs, je viens dire qu’en tant que femme, nous savons exactement ce que nous voulons, nous sommes conscientes du pouvoir que nous sommes et que nous avons. Nous nous connaissons également, nous connaissons nos forces et nos faiblesses.
A côté de cela, vous êtes sans savoir que je suis beaucoup dans l’auto dérision. je ris beaucoup de nous, les femmes, et j’aime bien le dire aux hommes, qu’ils arrêtent de chercher à nous comprendre, car nous-mêmes, bien souvent, nous ne nous comprenons pas. C’est donc un peu tout cet ensemble de faits que je véhicule dans chacun de mes sketchs.
Et le message fort par dessus tout, c’est de faire comprendre que nous sommes certes des femmes, mais pas le sexe faible. Nous sommes fortes et bien même plus fortes que les hommes qui le prennent mal le plus souvent, alors que la réalité est toute crue. Quand on sait comment la société africaine est constituée, qui nous demande tout le temps d’accepter, de pardonner. Je veux dire que c’est au plus fort qu’on demande de pardonner des choses qui sont souvent difficiles à pardonner. C’est en substance ce message-là. Je pourrais m’étendre là-dessus. J’aime bien (rires) parler de la femme, de sa force, de son pouvoir, de sa beauté, de son charisme…(Rire)
La chanson et l’humour sont deux choses différentes, n’est-ce pas? Quelle est votre source d’inspiration pour écrire vos textes de comédie?
C’est vrai que la chanson et l’humour sont deux disciplines différentes mais elles se rejoignent, sauf que dans l’humour il faut que ça fasse rire quoiqu'il y ait un message en dessous. C’est donc la même source d’inspiration pour moi, qui m’inspire de tout ce qui m’entoure, de ce que je vois, constate, vis directement ou par ricochet. En un mot, c’est la vie qui m’inspire. Ce sont moi-même mes petites histoires avec mes chaussures, ma garde… Je suis une femme et c’est tout de la femme qui m’inspire. je suis une femme, tout ce que je vois et constate autour de moi m’inspire.
La société est également ma source d’inspiration et j’en fais partie. Mais en grande partie, c’est la femme et même dans ma musique la femme est un sujet sur lequel j’ai toujours écrit et je continue d’écrire.
Quelles sont vos appréhensions pour cette 6ème édition de Abidjan capitale du rire ?
(Rire) A la 5eme édition, mon passage a été très apprécié donc l’appréhension c’est bien évidement qu’on a peur de ne pas faire mieux que la dernière fois. C’est le stress avant de monter sur scène. ‘’Comment le public va-t-il réagir?’’ ‘‘ Va-t-il aimer?’’ Surtout que moi, on m’a connu comme chanteuse, je suis en fait en train de toujours prouver ma légitimité dans ce milieu d’humour. La pression, je la sens deux fois plus parce que ici (ndlr : Côte d’Ivoire), les gens ne tardent pas à vous dire ‘’écoute, si c’était pour nous faire ça, tu aurais bien fait de rester de l’autre côté''. Et c’est ce que je n’ai pas envie d’entendre. C’est pour cette raison que je bosse énormément.
Écoute, il vrai qu’on dira, non, il ne faut pas prêter attention à ce que disent les gens. Mais ceux qui parlent, font partie du public devant lequel nous exposons notre art. J’ai envie de bien, et même mieux faire que la dernière fois.
C’est cela mon appréhension… Après, quand tu es convaincue que tu as bien travaillé, quelque soit ce que les gens diront… Il y en aura toujours qui feront plus et qui ne sont motivés que par la méchanceté.
5- Pensez-vous être suffisamment aguerrie pour conquérir le cœur du public ivoirien?
Aguerrie! je dirai simplement que j’ai le potentiel pour pouvoir conquérir le cœur du public ivoirien. Je pense que je suis en train de conquérir le cœur de ce public ivoirien, depuis quelques années. Et là, je reviens de Niamey et je pense qu'au-delà du public ivoirien, d’autres sont en train d'être conquis.
Sans prétention aucune, je pense que c’est parce que c’est nouveau de voir une jeune dame bien se battre dans ce milieu de l’humour dans lequel la part belle est faite aux hommes. La plupart du temps, ce sont eux qui sont vus. Depuis quelques années, je viens et je trace mon petit bonhomme de chemin. Et ça leur fait plaisir. Ils me regardent et m’écoutent avec beaucoup d’intérêt et d’attention. Je pense qu’avec beaucoup d’encadrement du Gondwana City prod, avec Mamane, Digbeu Cravate, Gohou, mes aînés et devanciers, avec toute la clique des humoristes, ils me parlent et j’apprends. Je pense donc avoir les armes nécessaires pour conquérir davantage le cœur du public ivoirien, africain et pourquoi pas au-delà de nos frontières parce que ce sont nos objectifs qui nous font doublement travailler. Je pense que j’ai les compétences nécessaires, il ne faut juste pas arrêter de travailler c’est tout, ne pas arrêter d’écouter les conseils des devanciers et des gens qui sont vraiment du métier.
Que diriez-vous au public ivoirien pour l'amener à prendre d’assaut la salle du spectacle les 12-13 et 14 février prochains?
Moi je joue le 12 à la soirée d’ouverture et le 14 pour la battle. je leur dirai tout simplement que ‘’Abidjan, capitale du rire’’ a fait ses preuves pour ceux qui y ont déjà été. Vous savez que c’est une ambiance de folie Vous y rentrez stressé, et vous en ressortez déstressé et guéri.
Quand on sait que le rire est thérapeutique, avec ce qu’on traverse en ce moment, je pense qu’une bonne dose de rire vous fera du bien très cher public. N’hésitez donc pas. À toutes les personnes qui ne se sont jamais déplacées au palais de la culture et dans les salles dans lesquelles ‘’Abidjan capitale du rire ‘’ se passent, vous avez pu voir à la télévision, et je suis sûre que vous avez aimé.
Et donc cette fois-ci, ne vous faites pas raconter. Déplacez-vous et surtout ne vous inquiétez pas, toutes les dispositions seront prises. Nous respecterons les mesures barrières notamment le port du masque (cache-nez), le lavage des mains, et la prise de température…
Donc déplacez-vous massivement parce que “à l’heure-là”, avec tout ce que le pays traverse, personne ne dira qu’il n’est pas un peu stressé.
“Médicament de stress-là, c’est le rire…Venez donc rire, venez vous détendre tout simplement. Lorsque vous finirez de regarder le spectacle-là, et regarder le prix que vous avez payé pour le spectacle, vous-mêmes vous allez vous dire ‘’hum, on dirait que je dois à ‘’Abidjan capitale du rire, hein’’.
Simplement parce que j’ai ri pour 100.000f cfa…’’
Voila. Déplacez-vous massivement, Nous vous offrirons le meilleur… merci
Yolande Jakin
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