Amina Seck: une féministe engagée à travers la culture
Amina Seck est cette femme, qui depuis son plus jeune n’a cessé de se poser des questions sur la condition de la femme et de toutes les responsabilités professionnelles et familiales qui reposent sur leurs têtes. Elle est aussi scénariste, réalisatrice et comédienne. C’est une femme de culture engagée pour la cause des femmes. « Mauvaise Pente » est son premier roman d’une série de six.
Pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs?
Mon nom c’est Amina Seck, je suis auteure Sénégalaise qui évolue également dans le monde du cinéma comme scénariste et comédienne.Je suis féministe et femme de culture engagée pour la cause des femmes.
Quel était votre parcours académique et professionnel avant de devenir écrivaine?
Après les études secondaires j’ai fait une formation en comptabilité et gestion pendant deux ans puis une formation en marketing et communication des entreprises. J’ai suivi des ateliers de renforcement en communication et publicité.Je me suis retrouvée très tôt dans le milieu du travail vers 2000 alors que je n’avais que 22 ans. Mon premier poste fut assistante de direction à la Sicap .Un passage dans les entreprises commerciales et de communication telle qu’Orange Sénégal à responsable de production dans une maison de production audiovisuelle.Durant toutes ces années j’ai acquis de l’expérience dans le domaine de la gestion de la relation client, mais j’ai dû faire face à beaucoup de stress, d’angoisse, de pressions, des moments de chômage et de galère.C’est en traversant tout cela que j’ai compris que je n’étais pas dans mon monde. J’ai pris la décision de me consacrer à l’écriture et le monde de la culture car en réalité c’est ce qui me passionne et me fascine.
Comment vous est venu le goût de l’écriture ?
Le premier contact que j’ai eu avec l’écriture était de petits textes. Enfant, je j’écrivais des chansons parce que je rêvais d’être chanteuse. Ce qui n’était pas possible vu que mes parents s’y sont opposés. Alors je me suis rabattue sur les livres de ma mère qui était une grande lectrice à l’époque. Et pendant l’adolescence j’ai tenu un journal intime ou j’y racontais toutes mes bêtises journalières et un peu plus tard un deuxième pour m’exprimer et me libérer.C’est en écrivant des chansons à l’âge 9 ou 10 ans que j’ai eu le goût de l’écriture et de la lecture, tout est partie grâce à la musique.
Pourquoi avoir choisi de soutenir les femmes ?
Je suis née avec cette sensibilité envers les petites filles, les jeunes filles et les femmes.Très tôt j’ ai commencé à observer et me poser des questions sur la condition de la femme et de toutes les responsabilités professionnelles et familiales qui reposent sur leurs têtes en observant ma brave mère et les femmes que je rencontrais le matin dans les bus en allant à l’école.Ce qui a fait de moi à un moment de ma jeunesse une rebelle en défendant la cause des femmes dans des débats à la maison ou avec mes amis et très vite on me surnommant la féministe. Plus tard, c’est devenu un engagement personnel en racontant dans mes écrits la vie des femmes, en parlant de leur solitude, de leur silence, leur peur et leur cri étouffé à l’intérieur d’elles-mêmes.Le fait de soutenir les femmes me donne la force d’avancer et de croire encore en moi.Je soutiens les femmes parcequ’il y a du vrai et du fort à l’intérieur d’elles-mêmes.
Vous avez une expérience de plus de 15 ans dans le milieu professionnel, pourquoi avoir décidé d’écrire un livre ?
Je pense que la question est de savoir pourquoi avoir décidé de publier maintenant ? Parce qu’on ne se réveille pas un matin pour dire je vais écrire, non, bien au-delà de l’inspiration c’est un besoin, une sensation, une liberté. Mon premier roman est publié 20 ans après que j’ai commencé à écrire de la fiction et dire que c’est le dernier d’une longue liste de six à terminer.De mon côté une publication a été possible quand j’ai décidé de me consacrer à 100 % à ma passion.
Quel est le message que vous souhaitiez faire passer à travers votre livre « Mauvaise Pente» ?
Mauvaise Pente est un roman qui parle de la vie difficile d’Alimatou Ly une femme qui nous raconte son histoire à travers son journal intime.L’histoire bien qu’imaginée de toutes pièces parle des conditions de vie des jeunes filles et des femmes au Sénégal.Le message c’est pour les jeunes filles, je veux qu’elles croient en leur FÉMINITÉ pour se reconnaître, pour se respecter, s’instruire, se former pour après occuper la place qu’elles méritent vraiment.
Vous êtes scénariste, réalisatrice, comédienne et écrivaine, comment arrivez-vous à concilier le tout ?
La passion qui m’anime me donne de l’énergie et du courage pour ne pas baisser les bras.On ne fait pas une reconversion professionnelle pour après croiser les bras, il faut bosser très dur pour ne pas mourir de faim. En plus il y a beaucoup de projets en vue, des tournages, un deuxième roman, et des scénarios. Une agence de communication et événementielle artistique et culturelle à mettre sur pieds.
A part l’écriture, quelles sont vos passions ?
Lire naturellement ! Je suis aussi passionnée par les plateaux de tournage de film et les studios de musique .A côté j’aime être avec ma famille et mes amis, voyager et souvent aussi faire une longue marche seule pour me retrouver.
Quels conseils pouvez-vous donner aux femmes qui souffrent au quotidien et qui n’osent pas être elles de peur du regard des autres ?
Je ne pense pas en tant que célibataire être en mesure de donner des conseils à ces femmes qui souvent souffrent dans leur ménage, mais je pense qu’il est possible d’arrêter de souffrir en apprenant à dire NON à la violence faite au genre. Cette violence ce n’est pas seulement dans les ménages mais partout : au bureau, à l’école, dans la rue, dans les bus, dans la maison familiale (viols, coups et blessures). Il y’a la violence qu’on se fait nous-même entre femme ou sur nous même en répondant aux volontés de la société qui ne reposent sur aucune logique. Puisse qu’il nous reste encore du chemin à parcourir la première règle c’est d’essayer d’être autonome pour ne dépendre de personne et poser la première barrière pour se défendre de tout « mâle ».
Un mot pour ma féminité ?
Ma féminité comme son nom l’indique est une plateforme pour la revalorisation de la femme africaine dans toute sa globalité pour le développement de son secteur d’activité. En tant que femme et membre je vous remercie pour le travail que vous faites pour le développement de l’Afrique via les femmes.
Source : senenews.com
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