Education : qui est Eugénie Maïga, la première femme agrégée d`économie d`Afrique de l`Ouest?
Le 18ème concours d’agrégation du Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur (CAMES) a livré son verdict final. L’édition 2018 qui s’est tenue à Yaoundé au Cameroun a vu les candidats de plusieurs pays d’Afrique francophone concourir dans les sections Sciences juridiques, Politiques, Économiques et de Gestion.
Un seul objectif : accéder au grade de Maître de Conférence des Universités. Mais avant la publication définitive des résultats des lauréats, le Conseil a tenu à honorer un récipiendaire de la session 2017; Windkouni Haoua Eugénie Maïga, puisqu’il s’agit d’elle, est la seule femme agrégée d’économie d’Afrique de l’Ouest.Un parcours hors du commun pour cette jeune femme burkinabé du monde de l’enseignement supérieur.
Eugénie Maïga, c’est l’histoire d’une économiste de 38 ans qui détonne. Seule femme agrégée d’économie d’Afrique de l’ouest, son parcours plein d’enseignement trouve son essence dan l’« amour pour les études », comme elle aime à le dire. Née de parents enseignants, la trentenaire a choisi de suivre les pas de papa et maman. Mais un cran au-dessus. L’enseignement supérieur. « Quand j’étais jeune je voyais mes parents travailler, ils revenaient à la maison et corrigeaient les copies. Je suppose que cela a dû m’inspirer d’une manière ou d’une autre », confiera-t-elle à un journal de son pays.
Scolarité
1997. Eugénie Maïga obtient son Baccalauréat, option mathématiques élémentaires et sciences expérimentales, au Lycée Bogodogo de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso.Comble de l’infortune, la futur Professeur, boursière, ne pourra poursuivre ses études supérieures en terres tunisiennes. Cette année-là , les étudiants burkinabés se font rapatrier de Tunisie trois semaines après leur arrivée pour des raisons de… retard.
Faisant mauvaise fortune, Eugénie s’inscrit en Sciences économiques et de gestion à l’Université de Ouagadougou. Elle obtiendra en 2002, une maîtrise en macroéconomie et gestion du développement.Place ensuite au DEA (Diplôme d’Etude Approfondie) au Programme de troisième cycle interuniversitaire (PTCI). Elle ne le terminera pas. Une nouvelle bourse est passée par là entre-temps. Cette fois-ci, ce sont les Etats-Unis qui lui tendent les mains. Direction l’Oklahoma State University pour un Master en économie agricole. S’en suivra un doctorat en économie de l’éducation et de la santé à la University of Minnesota. Diplôme qu’elle obtiendra en 2010.
A l’issue du doctorat, Madame Maïga dépose ses valises au Ghana pour trois ans dans un centre de recherche. En 2013, elle sera recrutée à l’Université de Koudougou dans son Burkina natale. Dans cet établissement universitaire du centre du pays, elle enseigne tout en poursuivant ses travaux de recherche jusqu’à 2017 où elle se présente au concours d’agrégation du CAMES. La suite on la connaît. Elle décroche le graal et fini major de la section Sciences Economiques.
Femme au foyer
Maïga Eugénie admet que ce parcours a été loin d’être tranquille. Femme au foyer, elle qui est mère de deux enfants allie boulot, études, recherches et vie familiale. Pour elle, il a fallu faire des concessions. « Quand je faisais mes études de master et de doctorat, j’ai rarement eu plus de 4h de sommeil par nuit parce j’ai eu un enfant pendant le master et un autre pendant le doctorat. On est obligé de combiner, on n’a pas le choix », raconte la maman. Aujourd’hui, bien qu’elle consacre la plus grande partie de son temps à l’enseignement et à l’encadrement des étudiants, cette férue de lecture poursuit dans la recherche parce que dit-elle, « les enseignants sont de perpétuels étudiants ».
Non seulement Eugénie fait la fierté du Burkina Faso mais elle est un exemple de motivation pour les jeunes filles du continent.
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Source : Autre Presse
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