Peut-on vivre heureux sans faire l'amour?
Sommes nous tous égaux face à la sexualité ?
Bien sûr que non. Déjà, nous n’éprouvons pas tous le même besoin, et cela à tout âge de la vie. L’intensité de l’activité sexuelle en vieillissant est proportionnelle à celle que l’on a connue dans sa jeunesse. Un monsieur qui avait cinq rapports par semaine, entre 25 et 45 ans, aura toujours une activité sexuelle à 90 ans, moindre mais bien réelle. En revanche une personne, qui n’était pas très accro auparavant, ne doit pas se faire d’illusion. Sa vie sexuelle sera certainement plane, ce qui ne veut pas dire qu’elle en souffrira. En fait, ce n’est ni la quantité de maîtresses ou d’amants, ni le nombre de rapports qui prévalent, mais bien la connivence intellectuelle, spirituelle... Ceci est valable pour les couples qui sont ensemble depuis longtemps comme pour ceux qui se forment sur le tard.
Comment peut-on bien vivre ces difficultés ?
En communiquant ! C’est la base de tout épanouissement à deux. Aujourd’hui, on parle de sexualité à tout va alors qu’en consultation, je suis étonnée d’entendre que les couples l’évoquent assez peu dans l’intimité. Il faut oser parler de ses problèmes de sexualité comme on parle d’autres choses, et ne pas se voiler la face, car les difficultés de l’un rejaillissent forcément sur l’autre. Avoir ou ne pas avoir de rapports sexuels importe peu si le couple est sur la même longueur d’ondes. Le malaise intervient quand ce n’est pas le cas.
Y-a-t-il une solution pour éviter cet écueil ?
Oui, en parler… pour trouver des solutions car elles existent, tant humaines que médicales. Déjà il faudrait arrêter de penser que la pénétration est obligatoire. C’est encore une histoire de jeunisme. Les hommes souffrent souvent de trouble de l’érection, ils sont rivés sur leur organe et sur cette érection difficile, qui devient alors source de mal-être et d’irritabilité. Les femmes doivent alors dédramatiser, rassurer leurs partenaires et les encourager à continuer les câlins. De la même façon, certaines femmes ne se sentent plus à l’aise avec leur corps et la nudité (mais c’est aussi vrai chez les hommes). En parler c’est déjà trouver un début de solution. Le mari peut alors rassurer sa femme, mais elle peut aussi expliquer qu’elle veut garder une nuisette qu’elle choisira douce et attrayante. L’essentiel est d’aimer et de se sentir aimé, d’éprouver du plaisir à être ensemble.
La sensualité reprend-elle ses droits ?
Se dire des mots tendres, se faire des compliments, mettre une musique sur laquelle on a dansé quand on était plus jeune, s’enlacer, s’embrasser…tout cela n’a rien de sexuel mais c’est une autre façon de s’aimer. Se masser, se caresser ! On peut, en effet, conserver une qualité orgasmique simplement en se caressant mutuellement, mais il faut savoir que les zones érogènes changent tous les dix ans environ. Il ne faut donc pas hésiter à explorer de nouvelles caresses et, surtout, oser dire ce qui nous fait vraiment plaisir. Il arrive un moment et là est l’apanage de la maturité, où il faut être clair dans le couple et se dire ce dont on a envie. Avec l’âge, le meilleur organe sexuel, c’est le cerveau. Alors, à vous de réinventer votre intimité ! Il arrive que des couples, qui n’avaient plus aucune activité sexuelle, retrouvent le plaisir en recréant une nouvelle intimité, en osant enfin se parler. Il peut également être utile de se documenter scientifiquement sur l’évolution de la sexualité. Et pour ceux qui souhaitent qu’elle se poursuive de façon satisfaisante ou qu’elle reprenne, je leur conseillerai de consulter un sexothérapeute, un gynécologue ou bien encore un andrologue car il existe une solution à tous les problèmes.
Florence Bayala
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