#PasSansElles : la sexualité féminine... vue par les femmes
Nouveau débat #PasSansElles sur notre page Facebook DW Afrique autour du sexe, de l'éducation sexuelle, du plaisir féminin.
La sexualité est un sujet qui nous concerne toutes et tous mais dont il reste souvent difficile de parler. Dans le cadre de notre projet #PasSansElles, nous proposons donc un nouveau débat sur ce thème, que vous pourrez suivre ci-contre ou sur notre page Facebook DW Afrique, pour y réagir ou le partager.
La discussion était animée par Wendy Bashi avec trois invitées : Salimata Nah Traoré, chercheuse originaire du Burkina Faso, Passy Mubalama, militante des droits humains dans l'est de la République Démocratique du Congo, et la coach en sexualité béninoise Verania Gangbe, plus connue sous son pseudonyme de Lady Emeraude.
Les trois participantes ont débattu pendant une heure de la sexualité au féminin et abordé des sujets aussi variés que les violences sexuelles et le consentement, ou encore la recherche du plaisir…
"Des paraboles incompréhensibles"
Vaste sujet que la sexualité féminine. Et un sujet encore très tabou dans de nombreuses sociétés africaines.
Pour briser les tabous et mieux connaître le sujet, les participantes ont insisté sur l'importance de l'éducation sexuelle, y compris des adolescents… garçons et filles.
Passy témoigne du fait que, face au silence des adultes, les adolescents congolais "essaient d'apprendre petit à petit, par eux-mêmes, leur corps".

"Au Burkina, c'est la même chose", renchérit Salimata."En famille, on parle peu de sexualité ou alors on fait l'économie de l'essentiel. Tout ce qu'on veut, c'est qu'on arrive à l'abstinence. Même quand la fille atteint l'âge de la puberté, elle s'explore, elle a les seins qui poussent, elle a des envies mais ne peut pas situer ça dans son contexte. On lui dit qu'elle a grandi mais on ne lui dit pas clairement ce qu'elle peut faire avec son corps."
Verania sourit en se souvenant de ce que lui a dit sa mère à ses premières règles : "Ne t’approche plus d’un garçon à moins d’un kilomètre."
Une virginité qui pèse toute la vie
Il a aussi été question de la virginité imposée à de nombreuses jeunes filles jusqu'à leur mariage, alors que "les hommes, on les encourage à butiner, à se créer une expérience", explique Verania. Or l'inexpérience de la femme peut aussi être contreproductive pour le couple, de l'avis unanime des trois participantes.

Verania Gangbe alias Lady Emeraude
"En Afrique, on aime l'image de la femme vertueuse, pure. Mais la femme qui ne connaît pas son corps, qui n’a connu personne avant son époux, elle ne saura pas qu’il n’est pas l’amant idéal. Alors beaucoup passent leur vie à faire semblant. Parce qu’en plus on attend d’elles qu’elles ne soient pas un bout de bois sec sur le matelas", déplore la coach béninoise.
"Nous avons besoin de préliminaires"
Les femmes doivent donc mettre des mots sur les parties de leur corps, savoir comment il fonctionne, apprendre et apprendre à dire de quoi elles ont besoin.

Passy Mubalama prône le "droit des femmes au plaisir"
Passy déclare : "On n'est pas là que pour le plaisir des hommes. Comme l'homme, la femme a le droit au plaisir sexuel, ce n'est pas une honte!"
Les deux autres intervenantes abondent en son sens. Salimata déplore que certaines femmes n'aient pas conscience d'avoir été formatées pour répondre aux seuls désirs des hommes. "Certaines vont même demander des astuces pour garder leur mari sur des groupes WhatsApp".
De l'autre côté, les hommes doivent également apprendre qu'un rapport sexuel ne se limite pas à une éjaculation.
Pour Salimata, "on apprend aux femmes à ne pas avoir de plaisir en tant que femmes" et pourtant, constate la jeune Burkinabè, "toute une vie de simulation, c'est une corvée."Lire plus sur dw.com
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