Sexualité : on adopte les aphrodisiaques naturels !
Doper sa libido au naturel, c’est possible. Plantes, boissons, parfums…, le jardin et la cuisine regorgent de substances réputées stimulé la vie amoureuse. On ne risque rien à succomber à leurs délices. De toute façon, ce n’est que du plaisir !
De l’Antiquité jusqu’au Moyen Age, des bains de Cléopâtre aux alcôves du château de Versailles, nos ancêtres ont toujours recouru à certaines substances pour aiguillonner leurs sens. De même, le Kama-sutra indien n’indique pas seulement des positions, mais aussi beaucoup de recettes aphrodisiaques. Tout comme l’ouvrage équivalent dans l’Islam, le Jardin parfumé (paru au XV siècle), qui consacre un chapitre entier aux potions d’amour.
Elixirs de toujours et autres philtres d’amour
Pourquoi faudrait-il se priver de ces ressources aujourd’hui alors que la nature propose un vrai « jardin des délices », comme le rappelle Gabriela Nedoma, experte en plantes médicinales* ? Tant de substances qui nous entourent incitent à la lascivité ! Elles n’agissent pas comme un raccourci menant directement à l’orgasme, mais offrent un merveilleux moyen d’aiguiser nos sens, d’intensifier le désir sexuel et de développer une nouvelle communication érotique. Nous consommons tous quotidiennement des aphrodisiaques sans le savoir, mais en avoir conscience les rend justement encore plus aphrodisiaques, non ?
Jouer des senteurs attractives
Le mot « aphrodisiaque » vient du grec et désigne d’abord les plantes dédiées à Aphrodite, déesse de la nature, de la jeunesse, de l’amour et de la fécondité, censée avoir eu une vie amoureuse passionnée. Or la plupart des plantes sacrées d’Aphrodite – comme le lys, le myrte ou la rose – sont à la fois gracieuses et enivrantes. « Lorsque le nez plonge dans une belle fleur parfumée, c’est comme s’il touchait le vagin d’une plante qui sécrète des senteurs attractives pour attirer un partenaire sexuel », s’enflamme Gabriela Nedoma. Le grand naturaliste Carl von Linné (au XVIII siècle) établit, lui aussi, un parallèle avec l’érotisme chez les humains. D’ailleurs, ne parle-t-on pas encore de semence pour désigner le sperme, de bourgeon pour le clitoris et de « fruit » pour le bébé ? Pour séduire Marc Antoine, Cléopâtre imprégna, dit-on, son navire de l’odeur du jasmin, du lotus et de la myrrhe. N’hésitons pas à jouer aussi avec des parfums inédits. Au sein des fragrances attractives, le musc est le plus réputé. Or les scientifiques ont récemment découvert qu’il contenait effectivement une molécule similaire aux phéromones… Coquin !
Tester la pharmacopée érotique
Les anciens ne faisaient pas de différence entre plantes médicinales et aphrodisiaques. Ces dernières avaient toute leur place même dans les monastères. La bénédictine Hildegarde de Bingen (1098-1179), connue comme « mère de la phytothérapie », vante par exemple la joubarbe comme « stimulant le désir ».
De nombreux remèdes ont ainsi traversé le temps et voient aujourd’hui leur réputation expliquée par la science, tels l’armoise, connue pour favoriser l’orgasme (mais à éviter après un cancer hormonodépendant), ou encore la maca et le ginseng, riches en alcaloïdes qui réveillent la sexualité et stimulent les performances (à condition de les prendre pendant au moins une semaine).
La cuisine, antichambre du désir
La relation étroite entre nourriture et érotisme ne date pas de Freud, comme en témoignent encore les « coucougnettes d’Henri IV », spécialité culinaire de Pau, ou les « boules de Mozart » à Salzbourg. Les plantes comestibles sont les plus anciens aphrodisiaques. Déjà, leur forme stimule l’imagination, tels l’asperge phallique ou tous ces fruits (figue, grenade, pêche) qui évoquent le vagin. Mieux, certains aliments semblent pouvoir effectivement « fouetter un peu le sang ». Parmi maints exemples, l’avocat, dont le nom originel chez les Aztèques signifie littéralement « testicule », favorise la synthèse des hormones sexuelles grâce à sa haute teneur en vitamine B5. Très riches en zinc, les noix boostent également la testostérone, l’hormone du désir chez la femme comme chez l’homme. Une propriété que partagerait le raisin rouge. La mangue se consomme en Asie pour renforcer la puissance masculine. Chez nous, la tonicité du fenouil est réputée stimuler les terminaisons nerveuses, tandis que la pastèque, riche en citrulline, accroît la synthèse de l’oxyde nitrique, impliqué dans l’afflux sanguin des petits vaisseaux génitaux.
Des épices qui mettent le feu
Gingembre, poivre, piment, raifort, moutarde, ail, cumin, curcuma, coriandre, clous de girofle, galanga, curry… Quasiment toutes les épices méritent de figurer au firmament de nos nuits. Leurs composants relevés font monter l’ardeur sexuelle en même temps que la chaleur corporelle. En poudre ou râpées sur les plats, ces saveurs nous appellent aussi à redécouvrir les vins et laits parfumés d’antan.
Autre manière suave d’épicer nos amours : la cannelle, la vanille, la fève de tonka, la cardamome ou la muscade se marient à merveille avec le miel et le chocolat pour des douceurs sucrées garantes d’une double gourmandise. Dégustons sans vergogne les plaisirs de la vie !
Source: femina.fr
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