5 mythes sur le désir sexuel féminin décodés
Il y a bien trop de désinformation entourant le désir sexuel féminin. On se le représente comme étant si insaisissable qu'il ne faut pas s'étonner si les femmes ne se sentent pas libres de l'exprimer pleinement.
En tant que chercheuse travaillant beaucoup sur le désir sexuel, je pense qu'il est important rétablir la vérité sur la désinformation entourant le désir sexuel féminin.
Voici 5 idées reçues démystifiées grâce à la science du désir :
Mythe n°1 : les femmes éprouvent moins de désir sexuel que les hommes.
C'est faux! La recherche a établi que le partenaire moins désireux d'avoir des rapports sexuels peut être aussi bien l'homme que la femme. Et il ne s'agit pas là de la conclusion d'une seule étude. Lors de mes propres recherches, fondées sur trois différents panels de couples, je n'ai remarqué aucune différence significative entre homme et femme.
Mythe n°2 : la "réaction sexuelle" implique d'abord du désir, puis une excitation, puis un orgasme.
Le désir n'intervient pas forcément avant l'excitation. Rappelez-vous le cycle sexuel que vous avez appris en cours de biologie. Ah c'est vrai, la plupart d'entre vous n'ont pas appris cela à l'école... comme c'est dommage... ce sera peut-être l'occasion d'un nouveau post. Le modèle de réaction sexuelle le plus enseigné est celui de Masters & Johnson. Il est linéaire. Il n'implique pas le désir. Et il s'achève par un orgasme suivi de la "résolution" (les sexologues expliquent que les femmes n'ont pas besoin d'aller jusqu'à la phase de résolution, d'où leur capacité à avoir plusieurs orgasmes). Une autre sexologue, Helen Singer Kaplan, est intervenue, rajoutant le désir au modèle. Mais elle a conservé la linéarité du modèle, plaçant le désir avant l'excitation. Un modèle plus récent, proposé par Basson, laisse intervenir le désir sexuel à n'importe quelle étape; ce qui correspond bien plus à l'expérience des femmes. Parfois, vous n'éprouvez pas de désir, votre partenaire commence à vous titiller, l'excitation monte et bam -un certain désir dont vous ignoriez la présence se manifeste! Le désir n'a pas besoin d'arriver en premier, et ce n'est pas parce qu'il intervient plus tard que vous avez un problème.
Mythe n°3 : 43 % des femmes souffrent de dysfonctionnement sexuel.
La statistique issue d'une étude de Laumann conduite en 1999 et encore fréquemment citée, selon laquelle 43% des femmes souffrent de dysfonctionnement sexuel est tout simplement fausse. Elle est basée sur un système de questions/réponses par oui ou non, sachant qu'on demandait aux participantes si elles avaient expérimenté dans les deux derniers mois l'un de sept problèmes cités. Si les femmes répondaient "oui" à l'un des problèmes, on les plaçait dans cette statistique de 43%. Or, cette question ne permettait absolument pas de contextualiser la raison pouvant expliquer ces problèmes (sachant qu'y figuraient le manque d'envie de faire l'amour, l'angoisse de la performance sexuelle et les soucis de lubrification). Il y a bien d'autres raisons que le "dysfonctionnement" pouvant intervenir dans ce genre de difficultés, comme les problèmes de santé, les problèmes de couples, ou certaines attentes culturelles. On ne sait pas vraiment combien de personnes souffrent vraiment de dysfonctionnement sexuel puisque, très franchement, on ne sait pas ce qui relève vraiment de cette catégorie! Mais j'en reparlerai un autre jour .
Mythe n°4 : les femmes ayant un fort appétit sexuel sont des exceptions.
Wentland a publié récemment une étude sur ce qu'on appelle "des femmes très actives sexuellement". En se basant sur les réponses de 932 femmes à leur questionnaire en ligne, les chercheurs ont établi que 52% d'entre elles pouvaient entrer dans la catégorie des "femmes très actives sexuellement". Bien que le désir sexuel n'y était pas mesuré en lui-même, cette étude prouve que les femmes très actives sexuellement ne sont pas aussi rares qu'on le croit.
Mythe n°5 : le désir sexuel des femmes est très différent de celui des hommes.
Dans les recherches que j'ai conduites dans le domaine du désir sexuel, le résultat le plus surprenant (et peut-être le plus intéressant) est qu'il y a autant de variations du désir masculin et du désir féminin qu'il y a de différences entre ces deux désirs. Je veux dire que les gens partent du principe que les hommes et les femmes sont fondamentalement différents (et bien au delà du simple désir sexuel), une opinion venant peut-être de l'idée récemment discréditée : ‘’les hommes viennent de mars, les femmes de venus’’ Car se concentrer ainsi sur les différences n'est pas ce qui nous rapproche; cela nous éloigne encore plus. Et je ne trouve aucune recherche conduite ces dix dernières années qui viendrait corroborer cette grande différence de genre s'agissant du désir sexuel. J'ai constaté que les variations du désir sexuel viennent bien plus souvent de problèmes de couple que de problèmes hommes/femmes.
Source : Autre presse
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