Comprendre et traiter les douleurs lors de rapports sexuels chez la femme

Le vaginisme, une contraction douloureuse et involontaire du vagin, et la vestibulodynie, une sensation de brûlure ou de coupure à la vulve, sont deux freins au plaisir de la femme de rapports intimes.

La sexologue Geneviève Labelle explique les causes de ces douleurs, précise qu'il ne faut jamais endurer la douleur et suggère quelques traitements, comme des crèmes, des chirurgies et la psychothérapie.

« Ce n’est pas quelque chose que l’on devrait tolérer. C’est désagréable et ça a des répercussions sur le plan sexuel : baisse du désir, baisse de la fréquence des rapports sexuels, et même détresse psychologique », dit-elle d’entrée de jeu. Bien qu’on évalue que la vestibulodynie touche entre 12 % et 16 % des femmes, la sexologue estime que toutes les femmes ont ressenti quelques fois des douleurs lors des rapports sexuels. La majorité du temps, la douleur cesse après la pénétration, mais, pour certaines, elle est constante. En ce qui a trait au diagnostic, un gynécologue va appuyer un coton-tige à divers endroits de la vulve, et si ça fait mal, c’est une vestibulodinye.

Différentes options de traitement existent, mais la physiothérapie visant à réduire l’hypertonicité du périnée, jumelée à de la psychothérapie cognitivo-comportementale de gestion de la douleur, donne les meilleurs résultats. L’application de crème analgésique peut diminuer la douleur. « Ça ne guérit pas. On ne sent rien et l'on s’expose à plus d’irritation. » Une vestibulectomie – on retire les zones douloureuses de la vulve – peut aussi être pratiquée, mais de nouvelles zones de douleur peuvent apparaître près des zones retirées.

Comprendre son corps pour combattre le vaginisme

Le vaginisme peut avoir lieu au moment de la pénétration ou pendant les examens gynécologiques. « Ça peut être intermittent. Il y a des femmes pour qui ça va s'activer à la pénétration, mais pas aux examens gynécologiques, et vice-versa », dit Mme Labelle. Cette obstruction du vagin arrive souvent à la suite d’une agression sexuelle. Parfois, le vagninisme est associé une aggravation de la douleur. « J’ai eu une cliente qui a eu une vestibulodinye pendant longtemps, qui s’est entêtée à avoir des relations sexuelles et qui a développé un vaginisme. »

La sexologue offre une série de conseils aux femmes qui souffrent de vaginisme :

- ne jamais endurer la douleur.

- observer les différents facteurs, notamment le niveau de lubrification du vagin et de détente avant la pénétration.

- consulter un médecin.

- persévérer, si le médecin invalide votre douleur. « Un second médecin, un troisième ou un quatrième si nécessaire. »

- consulter un sexologue spécialisé.

- diversifier les pratiques sexuelles, comme délaisser un moment la pénétration vaginale.

 

Source: ici.radio-canada.ca