Quel rôle jouent les poils dans la sexualité ?
Une étude britannique vient de révéler que, contrairement à une idée reçue, l'épilation féminine préférée des hommes n'est pas l'épilation intégrale mais "un jardin féminin bien entretenu". Plus généralement, les poils ont-ils véritablement un rôle dans la sexualité ?
Le rapport des femmes et des hommes à la pilosité dans la sexualité relève pour une immense majorité de l'effet de mode, selon les époques et les cultures. Il y a des temps, au 19e notamment, où l'on a trouvé le poil très érotique - Gustave Courbet avec l'Origine du Monde - où la pilosité, tant masculine que féminine, était valorisée comme un symbole de virilité pour l 'homme, et de sensualité pour la femme.
Les variations valent aussi pour les cultures : dans la tradition arabo-musulmane, les femmes s'épilent depuis la nuit des temps, et ce n'est pas un effet de mode, c'est un élément culturel à part entière. Dans le monde occidental, la mode de l'épilation date des années 80-90, et cette évolution est d'ailleurs visible dans les films pornographiques : les actrices sont de plus en plus épilées, elles n'ont plus aucun poil pubien. Selon la quantité de poils, on peut évaluer la date du film.
Il y a une évolution considérable dans la traque au poil jusqu'à l'extrême qui était atteinte jusque récemment, les femmes avaient le corps entièrement épilé. C'est aussi une mode que l'on retrouve chez les hommes : à la base uniquement réservée au milieu homosexuel, c'est une tendance qui s'est largement répandue dans les sociétés occidentales même parmi le milieu hétérosexuel. Aujourd'hui, de nombreux hommes hétérosexuels se rasent le scrotum, le torse et mêmes les aisselles.
Le poil est-il sexué ? Peut-on dire que les poils ont une symbolique sexuelle ? Laquelle ?
La pilosité pubienne est une marque de sexualisation, puisqu'elle n’apparaît qu'à la puberté, chez l'homme comme chez la femme. De plus, les poils sont plus présents dans des zones sexuées. Ils sont également la preuve de maturité sexuelle : quand on a des poils, on est en capacité de se reproduire.
Aujourd'hui, l'évolution des pratiques épilatoires est liée à plusieurs facteurs : bien sûr la pornographie. A partir du moment où on exhibe les zones génitales, on voit mieux les détails de la pénétration, et dans une perspective voyeuriste comme celle du porno, c'est une option intéressante. On voit mieux les détails de la vulve féminine. .Quand on homme s'épile et raccourcit ses poils, par effet d'optique, son pénis parait plus grand.
La dernière explication est érotique : du point de vue de celui ou celle qui fait une fellation ou un cunnilingus, c'est plus agréable de lécher un sexe glabre ou des lèvres épilées plutôt que de lécher une zone très poilue. Du point de vue du récepteur, c'est la même chose : il est plus agréable de se faire caresser et lécher une zone glabre. Il y a vraiment un sens pratique à l'épilation qui rend plus agréable les rapports bucco-génitaux.
Comment peut-on expliquer le dégoût des poils chez certaines personnes, autant sur leur propre corps que sur le corps de leur partenaire ?
Il y a souvent des interprétations sauvages, qui légitimeraient l'hypothèse qu'aimer l'épilation intégrale serait signe d'une pédophilie sous-jacente : c'est une pure fiction, qui ne repose sur aucune étude scientifique : les hommes qui aiment les sexes épilés vont aimer les gros seins et les fesses rebondies, qui sont deux signes de maturité sexuelle que l'on ne trouve bien évidemment pas chez les enfants.
On peut expliquer ce dégoût car le poil peut être considéré comme inesthétique. Il y a également des phobiques des poils, mais ça c'est autre chose. Mais l'immense majorité suit l'effet de mode, et adapte son épilation selon les tendances.
Source : atlantico.fr
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