La cosmétique du sexe, mode d’emploi!
Finie la mode consistant à décaper son sexe pour le rendre hyper propre ! Voici venu le temps des crèmes hydratantes et autres dosettes nourrissantes pour choyer notre intimité comme elle le mérite.
Des désagréments dus à de mauvaises habitudes
Brûlures, démangeaisons, sécheresse vaginale et autres « mycoses à répétition » demeurent les plus terribles des « tue-l’amour » et comptent parmi les motifs de consultation les plus fréquents chez la gynécologue. Or, si l’on en croit l’une d’entre elles, le Dr Marie-Claude Benattar, ces désagréments résultent pour une bonne part de nos mauvaises habitudes. Pour bénéficier d’une bonne sexualité, il faut commencer par mieux traiter le principal organe qui lui est dévolu.
Toujours les mêmes erreurs !
Le vagin et la vulve (grandes et petites lèvres) sont recouverts d’un fin tissu épithélial, qui repose sur une muqueuse humide contenant la précieuse « flore de Döderlein ». Les différents lactobacilles abrités par cette dernière fabriquent l’acide lactique, qui maintient un pH inférieur à 5, essentiel pour protéger notre intimité des microbes. Cette flore exerce aussi une action antibiotique, anti mycosique, anti-inflammatoire et antivirale en créant un film biologique protecteur qui va du col de l’utérus jusqu’à l’extérieur de la vulve. Malheureusement très fragile, elle perd facilement son pouvoir de protection et nous y contribuons grandement : prise de médicaments antibiotiques et excès d’hygiène font des ravages dans cet équilibre délicat qui « s’auto nettoie » en permanence. Celles qui utilisent une lingette antiseptique après être allées aux toilettes ou qui se nettoient avant et après les rapports ne devraient pas être étonnées de souffrir d’inflammation chronique, car c’est la rançon d’un excès de zèle. Il peut suffire aussi de frotter un peu trop en se lavant ou de se savonner deux fois dans la journée pour que l’épithélium desquame et qu’il n’ait pas le temps de se renouveler. Résultat, la muqueuse devient gonflée et irritée. « Sur quinze femmes examinées quotidiennement, une douzaine révèle un sexe desséché et fragilisé », déplore le Dr Benattar.
Mycoses : le mieux est l’ennemi du bien
C’est parce que l’on a peur des microbes, des MST et des mauvaises odeurs que l’on récure son sexe et que, ce faisant, on le fragilise ! Combien de femmes se croient « abonnées » aux mycoses à répétition ? Certes, la prise prolongée d’antibiotiques (pour une acné ou autre) peut favoriser ces dernières. Mais les ovules qui les soignent à chaque épisode détruisent à la fois le champignon et la flore vaginale. Si bien que, lorsque les brûlures récidivent, il ne s’agit pas forcément d’une rechute de mycose mais souvent simplement d’une muqueuse désorganisée et enflammée par ces traitements répétés. Un message pour toutes celles qui recourent systématiquement aux ovules anti mycosiques avant d’aller à la piscine ou de partir en vacances dans l’espoir d’être tranquilles : il serait sans doute préférable d’essayer les ovules vaginaux à base de probiotiques !
Pour retrouver une sexualité plus agréable, il vaudrait mieux aussi limiter tout ce qui favorise le dessèchement : réserver les frottements du string aux jours de fête, alterner jupe et jean serré, conserver de temps en temps un petit tapis de poils qui amortit les chocs sur le pubis et, surtout, ne pas porter de protège-slip en permanence sous prétexte qu’on a des sécrétions. Il suffit de changer de slip dans la journée, si cela vous gêne qu’il soit légèrement humide.
Après les progrès de la chirurgie, ceux de la cosmétique apparaissent
Même parmi les produits qui se revendiquent « spécial hygiène intime », certains contribuent à irriter notre vulve. Vous voulez sentir bon et avoir un sexe irréprochable ? Oubliez les lingettes antiseptiques et tous les déodorants au profit de savons doux, respectueux du pH physiologique acide. Mieux encore, si vous souffrez de sècheresse vaginale, que vous vous rendez régulièrement à la piscine, multipliez les douches pour lutter contre la chaleur ou adorez simplement paresser dans la baignoire : adoptez les huiles lavantes capables de protéger le biofilm protecteur.
Après la ménopause ou tout épisode inflammatoire, de petites gélules très discrètes, voire des canules à usage unique contiennent des dosettes de fluide probiotique nourrissant qui adhère bien aux parois. Elles remplacent avantageusement les anciens tubes de crème épaisse pour restaurer le pH du vagin et le nourrir. On peut y recourir sans problème trois fois par semaine en prévention pour entretenir une meilleure lubrification. Mais également compléter ce soin par l’application locale d’une crème hydratante.
Le réflexe « soin de beauté »
On « nourrit » bien sa peau et ses cheveux, alors pourquoi pas son sexe ? Après l’avoir soigné de l’intérieur, il est de plus en plus conseillé de l’hydrater aussi de l’extérieur. Sur des vulves qui ont récemment souffert, congestionnées ou irritées, des baumes apporteront un soin apaisant et nourrissant que l’on aura intérêt à prolonger au moins quelques semaines. Tout sexe complètement rasé aurait aussi intérêt à adopter un « baume pour les lèvres », autrement dit une crème hydratante « banale » à déposer sur le périnée et le mont de Vénus.
Ce nouveau rituel réservé à notre intimité ferait plus de bien à notre sexualité que nos lavages acharnés, assure le Dr Benattar. Reste à inventer le gloss hydratant pour la vulve, conditionné comme un vrai baume à lèvres, qui serait vraiment plus glamour que les onguents actuellement sur le marché. Nul doute que cela ne saurait tarder !
Source : femina.fr
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