Sport lorsque l’on souffre de drépanocytose
Chaque semaine, le Dr Jean Marc Sène, médecin du sport et médecin de l'équipe nationale de judo, présente sa chronique sport dans Priorité Santé. Cette semaine, il nous parle de la pratique du sport lorsqu'on est atteint de drépanocytose.
Qu'est-ce que la drépanocytose ?
La drépanocytose est une maladie héréditaire (probablement première maladie génétique dans le monde) de l’hémoglobine contenue dans les globules rouges, qui sont des cellules du sang. Elle est transmise par le père et la mère. Pour qu’un enfant soit malade, c’est-à-dire drépanocytaire homozygote, il faut que chacun des 2 parents lui transmettent le gène de l’hémoglobine S, responsable de la maladie.
Les drépanocytaires ont presque toujours une anémie (diminution du taux d’hémoglobine). Les globules rouges en forme de faucille sont plus fragiles que les globules rouges normaux. Ils circulent plus difficilement et sont détruits plus vite, ce qui crée une anémie.
Cette anémie est plus ou moins sévère d’un patient à l’autre et chez un même patient suivant les périodes. Elle peut être responsable d’une fatigue d’intensité variable et peut limiter la possibilité de réaliser des exercices physiques très prolongés, notamment de type endurants. De plus, l’anomalie de l’hémoglobine peut entraîner des accidents se traduisant par l’obstruction de petits vaisseaux sanguins, liés à la faible déformabilité des globules rouges. Ces accidents, appelés crises vaso-occlusives, peuvent être déclenchés par le froid, la déshydratation, le stress, etc. L’occlusion des petits vaisseaux est responsable de douleurs, d’oedème.
Peut on faire du sport lorsque l’on souffre de drépanocytose ?
La pratique d'une activité physique régulière est fortement recommandée car elle permet au jeune drépanocytaire d'apprendre :
- à se connaître,
- à s'adapter progressivement à l'effort,
- à gérer sa fatigue et son essoufflement dus à son anémie.
Certaines études suggèrent qu’une activité physique régulière pourrait réduire le risque de complications chez les personnes présentant un trait drépanocytaire (forme hétérozygote).
Des précautions simples d’hygiène permettent de diminuer le risque d’infection. Ainsi, il est important de veiller à une bonne hygiène corporelle (désinfection de toute plaie même minime) et des locaux (nettoyage, aération,...). Elle doit être discutée au cas par cas avec le médecin traitant ou spécialiste de la drépanocytose.
Cas particulier de «l’endurance » ou courses de longue durée :
Les courses de longue durée sont des efforts prolongés d’intensité sous maximale. Il est important de les pratiquer en respectant l’essoufflement et la fatigue. Ainsi, on privilégiera la durée de la course par rapport à la vitesse (« mieux vaut courir longtemps, mais doucement, voire tout doucement, en se maintenant dans un confort ventilatoire, que de courir trop vite, d’être essoufflé et de s’arrêter prématurément »). Pour ceux qui ont bénéficié d’une épreuve d’effort, l’intensité d’effort décrite correspond à celle du 1er seuil ventilatoire (ou encore du seuil de dyspnée) et une fréquence cardiaque correspondant à ce seuil ; sur le terrain de sport, l’enfant s’aidera alors d’un cardiofréquencemètre
Quels conseils pratique pouvez-vous donner pour faire du sport lorsque l’on souffre de drépanocytose ?
Certaines précautions sont à prendre afin d`éviter la survenue de crises douloureuses :
- Bien s'hydrater avant, pendant et après l'effort
- Tenir compte de sa fatigabilité. Par exemple, lors d'une course de longue durée, il vaut mieux respecter son rythme et finir la course plutôt que de vouloir aller trop vite et devoir s`arrêter prématurément.
- Penser à changer ses vêtements humides lorsqu'on a transpiré (toujours avoir des vêtements de rechange sur soi).
- A la montagne, ne pas aller au-dessus de 1500 mètres d'altitude en raison du manque d'oxygène
- A la piscine, ne se baigner que lorsque l`eau est à plus de 25°C, sortir de l`eau avant d`avoir froid et penser à se sécher immédiatement après le bain.
Les personnes drépanocytaires peuvent pratiquer quasiment tous les sports sauf ceux avec différence de pression (la plongée sous marine, le saut en parachute...) ou associés à un stress intense (saut à l`élastique...).
Ne pas oublier dans le sac de sport : une grande bouteille d`eau une serviette des vêtements de rechange un pull ou un sweat-shirt
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