Complexes : Comment s’en débarrasser ?
Qui peut se vanter de s’aimer pleinement ? Qui avance dans la vie avec la certitude d’être au top ? Une telle assurance ferait presque frémir, car le sentiment d’être imparfait habite une majorité d’entre nous. Mais chez certains, cette insatisfaction de soi envahit tout. Leur attention est concentrée sans relâche sur « ce qui ne va pas » en eux. Cessons d’entretenir nos complexes en les masquant. se libérer d’eux passe par trois volets : la parole, l’action et l’amour.
Parler
Le complexe engendre un sentiment de honte. Qu’il se porte sur le physique, l’origine sociale ou les capacités mentales, certains de ne rencontrer que jugement négatif, réprobation ou rejet, nous n’éprouvons aucun désir de le dévoiler. Rondeurs camouflées sous d’amples pulls, sourires en guise de conversation dans les dîners, le secret permet de se construire tout un scénario et de ne jamais le confronter à la réalité. Nous fantasmons les réactions des autres pour alimenter notre honte. Pour désagréable que puisse être un complexe, il a cependant une fonction : nous protéger de la conscience d’une autre souffrance que nous portons en nous, celle de l’enfant blessé. Parler est la première étape pour cesser d’alimenter le complexe. Mais, bien souvent, en parler à son entourage ne suffit pas. S’il y a peu de risques de rencontrer le rejet ou le jugement redouté,comme : « T’es folle, il est mignon ton nez », minimisation « C’est rien », généralisation « Tout le monde a ses petites imperfections » ou conseil « Tu devrais… ».
Agir
Quand on souffre d’un aspect de soi, on a tendance à vouloir le compenser par d’autres qualités. Vous vous sentez bête et sans conversation ? Vous développerez trésors de gentillesse et attention aux autres. Vous vous trouvez moche ? Vous cultiverez humour ou intellectualisme. Nous avons tendance à abandonner le terrain sur lequel nous pensons n’avoir aucune chance. Réaction bien compréhensible, mais lourde d’inconvénients. Certes, c’est une manière de ne pas trop souffrir de son complexe. C’est aussi, hélas, une bonne stratégie pour le conserver ! Cessons donc d’entretenir nos complexes. Nos croyances dirigent nos comportements : « Puisque je suis nul, je reste en retrait. » Ceux-ci ont des effets : « Les autres ne me voient pas. » Conclusion : « Décidément, personne ne s’intéresse à moi, je suis nul ! » Observez la manière dont vous entretenez vos croyances négatives sur vous-même, notez comment vous prenez les réactions des autres comme des confirmations de vos propres croyances. Peu à peu, vous pourrez vous accorder le bénéfice du doute. Faites l’expérience de tenter des comportements inhabituels en guise de défis. Vous vous sentez incapable de parler en public ? Préparez une intervention pour la prochaine réunion. Vous n’avez pas de diplôme ? Vous chantez faux ? Inscrivez-vous dans une chorale. Au pire, on vous y apprendra à chanter juste. Avant d’agir, prenez le temps de vous visualiser en train de réussir. Projetez plusieurs fois sur votre écran mental le film de votre nouvelle aisance. Le passage à l’action sera facilité. Choisissez votre thérapie en fonction de votre "handicap", et explorez les nouvelles voies du développement personnel. Vous restaurerez ainsi votre propre image.
Aimer
Le complexé fuit l’amour. Si une personne lui plaît, il risque de lui tourner le dos pour ne pas avoir à affronter un rejet dont il est certain. S’il se met en couple, pour ne pas mettre en cause l’image négative qu’il a de lui-même, il dévalorise son amoureux sur le mode : « S’il s’intéresse à moi, c’est qu’il est vraiment nul. » L’amour est pourtant le meilleur des médicaments. Il peut réellement nous guérir, à condition que nous l’acceptions. Nous avons tous besoin du regard des autres. En acceptant de nous voir à travers les yeux de qui nous aime, nous pouvons restaurer notre image. Se laisser aimer est le plus difficile. Une fois en amour, notre corps nous aide. Vivre ces sensations intenses nous décentre de notre obsession. Quand on est centré sur l’intérieur de soi, sur son ressenti, on est moins préoccupé de l’image que l’on renvoie. Les complexes sont maintenus par un dialogue interne jugeant. La passion le balaye. Amoureux, nous nous sentons en sécurité et puissants. Alors, osez croire en votre bonne étoile. Montrez votre désir. Acceptez celui des autres. Et restez centrés sur vous et sur ce que vous éprouvez pour résister à toute tentation de revenir à vos complexes. La personne complexée a une spécialité : elle se projette dans la tête de son partenaire pour deviner ce qu’il éprouve. Elle se pose des questions telles que : « Est-ce que je lui plais ? » La personne épanouie, elle, ne se demande pas tout cela, elle demeure « bien dans sa peau », centrée sur ce qu’elle-même ressent dans la relation : « Est-ce que, moi, je me sens bien avec lui (ou avec elle) ? »
Mam Dieng
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