Dénoncée par ses colocataires, une femme condamnée à trois mois avec sursis pour avoir avorté

Dénoncée par ses colocataires, une femme condamnée pour avoir avorté. Une jeune femme de 19 ans tombe enceinte. A l’époque, elle vit en colocation depuis le mois de mai avec deux personnes qu’elle «ne connaît pas très bien». Elle se sent «isolée et piégée… Avec personne vers qui se tourner», dira, à son procès car procès il y a eu  son avocat, Paul Bacon. Elle leur évoque son désir de réunir de l’argent pour aller avorter en Angleterre.

Après avoir contacté une clinique anglaise afin d’y avorter  comme environ 3 700 femmes chaque année, selon le planning familial irlandais, elle se heurte à plusieurs difficultés. Le voyage coûte cher. Incapable de réunir l’argent nécessaire, et sur les conseils du personnel de la clinique qu’elle avait contactée, elle achète des pilules abortives sur Internet (de la mifépristone, c’est-à-dire ce qui compose la pilule RU486, et du misoprostol, un autre type de pilule abortive). Ce sont ces mêmes pilules que l’association Women on Waves distribue par bateau dans des pays où l’avortement est interdit, comme en Pologne. L’association dispense également des conseils d’automédication sur son site.

Dénoncée par ses colocataires Le 12 juillet 2014, elle avorte. Le lendemain, ses colocataires trouvent des affaires imprégnées de sang et le fœtus dans la poubelle commune. Selon la procureure de la Couronne, ces derniers décident de la dénoncer à la police car ils estimaient que la jeune fille avait, au sujet de tout cela, «une attitude qui semblait indifférente».

Elle vient d’être condamnée à trois mois de prison avec sursis. Si cette jeune fille avait vécu ailleurs au Royaume-Uni, elle aurait pu avorter plus aisément, et surtout, elle n’aurait pas été condamnée pour l’avoir fait. Seulement, l’Irlande du Nord ne reconnaît pas la loi de 1967 autorisant l’IVG en Grande-Bretagne. En Irlande du Nord, l’avortement peut ainsi, techniquement, être puni par une peine de prison à vie, en vertu d’une loi très répressive (la plus dure d’Europe) datant de l’époque victorienne : la «1861 Offences Against the Person Act».

 

Source: liberation.fr

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