Darlene Kassem : De la scène des Miss à la défense de la planète

Première dauphine de Miss Côte d’Ivoire en 2017, Darlene Kassem n’a jamais cessé de faire rimer beauté avec engagement. Aujourd’hui experte en écologie et développement durable en France, elle trace une voie inspirante entre élégance, convictions sociales et action concrète pour l’environnement. À l’occasion de la finale Miss CI France à Paris, elle revient sur son parcours, ses souvenirs, et partage une vision audacieuse du rôle des reines de beauté dans le monde d’aujourd’hui.
Tu étais à la finale de Miss CI France à Paris, le 4 mai dernier. Comment as-tu vécu ces moments ?
J’ai regardé la scène avec tendresse, mais aussi avec ce petit recul de celle qui sait ce que tout cela représente : les coulisses, les attentes, les discours, les regards.
Revoir cette scène, entendre le public, sentir l’énergie des candidates… ça m’a replongée dans mes propres souvenirs. J’étais là en tant qu’invitée, mais aussi comme témoin du début d’un parcours que j’ai moi-même traversé. Et surtout, j’ai ressenti une grande fierté en voyant à quel point la diaspora continue de porter haut la beauté et la culture ivoiriennes.
Tu étais toi-même candidate puis première dauphine de Miss CI il y a quelques années. Que gardes-tu comme souvenirs de ta participation au concours ?
Beaucoup d’intensité. Ce concours a été un tournant. Il m’a offert de la visibilité, mais aussi une excellente école de rigueur, de prestance et de prise de parole.
J’ai gagné en confiance, mais il m’a aussi appris à ne jamais me résumer à une écharpe. Ce qu’on fait après la couronne est bien plus important que ce qu’on fait pendant.
Depuis la fin de ton mandat en tant que 1re dauphine nationale 2017, que deviens-tu ?
Après mon mandat, j’ai eu besoin de silence, de sens, de concret. Je me suis parfois sentie en dehors de tout. Mais c’est là, justement, que j’ai commencé à créer autrement.
Aujourd’hui, je travaille à l’intersection de l’environnement, de la justice sociale et de l’entrepreneuriat. J’accompagne des structures dans leur responsabilité sociale et environnementale, tout en développant des projets utiles aux femmes et aux jeunes, dont j’aurai bientôt l’occasion de parler.
J’ai aussi fondé une association environnementale en Côte d’Ivoire, qui contribue au reboisement de notre pays et à la sensibilisation des jeunes. Depuis 2016, nous avons réhabilité quatre écoles publiques, mené des opérations de nettoyage des plages de Bassam, ainsi que d’autres projets. Tout cela grâce à la générosité de nos mécènes et partenaires.
J’ai travaillé dans des institutions publiques et dans le conseil en stratégie climat. Cela m’a amenée à participer à un documentaire sur le philantrocapitalisme avec ARTE, à intervenir lors de tables rondes et à des événements en Europe comme en Afrique.
Je continue à défendre l’idée qu’on peut conjuguer intelligence, engagement et esthétique. Et construire une trajectoire à la fois politique, sensible et incarnée.
Que penses-tu du niveau du concours Miss CI aujourd’hui ?
Il y a une vraie montée en puissance, notamment dans la manière dont les candidates s’expriment et défendent leurs causes.
J’aimerais juste que cette évolution s’accompagne de plus d’accompagnement sur le long terme, pour que les reines de beauté deviennent aussi des actrices du changement dans la société.
Ce concours peut être un point de départ, mais il ne doit pas devenir une cage dorée. On devrait encourager les parcours singuliers, les voix dissidentes, les ambitions multiples.
Parce qu’il y a mille façons d’être belle et puissante. Et toutes valent la peine d’être soutenues.
Quel message as-tu envie de laisser aux Ivoiriens ?
Être Ivoirien.ne, c’est aussi porter en soi une force, une créativité et une capacité à se réinventer. Et cela, il ne faut jamais l’oublier. Arrêtons d’indexer les parcours dits atypiques. On peut sortir d’un concours de beauté et devenir consultante climat, créer une entreprise ou réinventer sa vie loin des projecteurs. La norme n’a jamais fait avancer les choses. Ce sont les audacieux, les décalés, les « trop » et les « pas assez » qui changent le monde.
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