Des survivantes de viols reviennent sur l'horreur de l'évasion d'une prison en RD Congo

« Il m'a dit que si j'essayais de m'échapper, il me tuerait ». Pascaline, 22 ans, se souvient des paroles de son violeur dans une prison de Goma, la plus grande ville de l'est de la République démocratique du Congo, aux premières heures du 27 janvier.

« J'ai été forcée de me laisser faire plutôt que de perdre la vie », raconte Pascaline à la BBC. C'était le deuxième homme à la violer à la prison de Munzenze. La première agression a été si violente qu'elle s'est évanouie.

Ses agresseurs ont franchi le mur depuis le quartier des hommes situé juste à côté, appelé « Safina », raconte-t-elle.

« Nous avons entendu un bruit lorsqu'ils ont sauté sur les fûts d'eau. Ils étaient si nombreux et nous avions si peur. Celles qui n'ont pas eu de chance ont été violées. Celles qui ont eu de la chance sont sorties sans être violées ».

Le chaos se répandait dans la prison et dans la ville. Les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, se rapprochaient de Goma, après une avancée rapide dans la région.

La plupart des gardiens de prison et des autorités municipales avaient déjà fui. Des coups de feu ont été entendus à l'extérieur de la prison.

Quelques heures plus tard, un incendie s'est déclaré à l'intérieur de l'enceinte, apparemment allumé par des prisonniers du pavillon masculin qui tentaient de s'échapper.

Au matin, environ 4 000 détenus masculins s'étaient évadés. Mais peu de femmes ont réussi à s'enfuir. Au total, 132 prisonnières et au moins 25 enfants sont morts brûlés, selon deux sources.

Un fonctionnaire de l'ONU a déclaré à la BBC qu'« au moins 153 femmes avaient péri », citant des « sources fiables dans la prison ».

Un mois plus tard, Pascaline est revenue sur la carcasse calcinée du complexe pénitentiaire, où se dresse encore une tour de guet vide...lire la suite de l'article sur BBC