Eliatha Cissé, le théâtre pour refermer les plaies des violences conjugales
Après avoir subi des violences conjugales, Eliatha Cissé s'est reconstruite grâce à une association d'Île-de-France. En plus d'un soutien vital pour elle et son nouveau-né, l'organisme lui a fait découvrir le théâtre. Depuis, elle n'a jamais arrêté de jouer.
Au premier abord, Eliatha, longues tresses bicolores sur le crâne et sourire timide, paraît assez discrète, ce qui ne correspond pas à l'image que l'on se fait d'une comédienne. Mais rapidement, les mots s'enchaînent, son rire résonne sur le Champ-de-Mars et elle raconte son histoire, sans tabou. Assise sur un banc devant la tour Eiffel, grand sourire, l'amatrice de théâtre narre les bons moments comme les mauvais avec une lucidité digne de celle qui s'est reconstruite.
D'île en Île
Née au Mali où elle a passé toute son enfance, Eliatha étudie à La Réunion pendant cinq années un master en finance et assurances. « J'ai toujours aimé les chiffres. Donc, c'était assez naturel de se diriger vers cette branche », sourit-elle. Loin d'être son seul intérêt, la femme de 26 ans précise en riant : « J'aime écrire, mais aussi danser, la salsa, la samba, le zouk… Tout ce qui est déhanché, en fait ! Et écouter de la musique, de tout. Je peux passer de Booba à du Céline Dion. » Lors d'un séjour à Paris, la conseillère bancaire rencontre son futur compagnon, qu'elle décide de rejoindre en quittant son île.
En le rejoignant en Île-de-France, la situation se dégrade. Les mots s'entrechoquent, parfois se perdent, mais le sourire reste. Si elle continue à vouloir en parler, le sujet reste difficile à aborder. « J'étais enceinte lors des agressions, c'était à répétition. Ça a commencé par de la violence psychologique, et ça s'est fini sur de la violence physique », explique-t-elle.
Eliatha savait que cela pouvait arriver aux autres, mais elle trouvait improbable qu'elle-même se retrouve victime : « Au début, on se dit que c'est exceptionnel, mais ça continue. C'est à ce moment-là que j'ai pris conscience et je suis partie six mois après. Mais avant les violences physiques, généralement, ce sont des violences psychologiques, de la manipulation, des chantages, et ça, en revanche, on ne s'en rend pas compte tout de suite. » La spirale s'enclenche...LIRE LA SUITE SUR RFI
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