``Je suis une femme et je suis rapide``, la vidéo de soutien à Caster Semenya, sprinteuse interdite de JO à Tokyo
La marque de beauté Lux a décidé de s’associer à la célèbre sprinteuse sud-africaine Caster Semenya pour défendre les droits des femmes dans le monde.
La marque de produits d'hygiène Lux rejoint Nike dans la campagne de soutien à l'athlète sud-africaine Caster Semenya. Interdite de JO 2021 à cause d'un désordre hormonal, celle qui est double championne olympique du 800 m a saisi la Cour européenne des droits de l'homme, à Strasbourg.
«Je dois dire que c'est difficile de croire que Caster est une femme» ; «Il n'y a rien de féminin chez elle» ; «Ce n'est pas une femme. Elle est en fait "il"»... C'est sur ce florilège de propos sexistes que débute le spot #IStandWithCaster, (Je suis avec Caster, en français), réalisée par la marque Lux. Après avoir été choisie par Nike, pour sa campagne dédiée à la Journée internationale des droits des femmes, l'athlète sud-africaine est cette fois-ci le personnage d'une vidéo d'animation. L'objet du spot : soutenir la sprinteuse dans son combat pour pouvoir participer au 800 mètres féminin aux prochains JO de Tokyo.
Suspectée d'être un homme
En effet, depuis sa première médaille d'or aux Internationaux d'athlétisme de Berlin en 2009, Caster Semenya est au cœur d'une controverse. D'abord suspectée d'être un homme ou d'être hermaphrodite, la sprinteuse, alors âgée de 18 ans, avait dû se soumettre à un test de féminité. Il est depuis établi qu'elle souffre d'hyperandrogénie, maladie qui se traduit par un taux naturellement élevé de testostérone. Mais la sprinteuse continue d'être discréditée. Selon la Fédération internationale d'athlétisme (World Athletics, anciennement IAAF), ce dérèglement hormonal de naissance, favoriserait les performances sportives.
Interdite de Mondiaux et de JO
En 2018, afin de «protéger la compétition libre et équitable», les instances du World Athletics décident d'adopter le règlement «DSD». Celui-ci porte sur les différences de développement sexuel, et oblige les athlètes hyperandrogènes à faire baisser leur taux de testostérone, afin de pouvoir participer aux compétitions. Cette nouvelle législation met un coup de frein à la carrière de Caster Semenya qui se voit interdite de défendre sa médaille d’or aux Mondiaux de 2019, ainsi qu'aux Jeux olympiques de Tokyo cet été 2021. Refusant de se soumettre à un traitement hormonal, la double médaillée olympique sur 800 m mène depuis dix ans un véritable bras de fer contre la World Athletics.
"Utilisée comme un rat de laboratoire"
«L’IAAF m’a utilisée comme un rat de laboratoire dans le passé pour expérimenter la façon dont le traitement qu’ils voulaient me faire prendre abaisserait mon niveau de testostérone», déclarait Caster Semenya dans un communiqué de 2019. «Je n’autoriserai pas l’IAAF à m’utiliser moi et mon corps une nouvelle fois», avait-elle ajouté en sachant que cette décision la priverait des Mondiaux de 2019. S'estimant victime de discrimination, la sportive âgée de 30 ans, a récemment saisi la Cour européenne des droits de l’homme. Le Parlement sud-africain a également rejoint la Commission africaine des droits de l’homme et d’autres institutions dans ce combat qu’il qualifie d'«injustice et violation des droits de l’homme»… Suite sur madame.lefigaro.fr
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