Kady Diarra partage l’esprit du Burkina
Entre Afrique et Europe, Kady Diarra assume les multiples facettes de son identité qu’elle traduit sur le plan musical à travers Burkina Hakili, troisième album de cette chanteuse burkinabè installée en France depuis près de deux décennies.
"C’est étrange de savoir que le monde peut s’endormir dans la journée." Lorsqu’elle évoque la période du confinement imposé en 2020 en France, Kady Diarra garde le souvenir d’un environnement étonnamment silencieux. "D’habitude, comme il y a des paysans autour de chez moi, on entend des tracteurs. Mais là, c’était calme. Autant qu’en studio !", poursuit la chanteuse installée en Ardèche dans un village de moins d’un millier d’habitants situé à une soixantaine de kilomètres de Lyon.
Puisque les conditions en extérieur le permettaient, elle a donc mis la dernière main à son album dans son jardin, avec l’intention de "réveiller les esprits" pour montrer que "la vie était toujours là", dans ces circonstances si pesantes provoquées par la pandémie de Covid-19. D’autant que la démarche de l’artiste quadragénaire ne se résume pas à sa dimension artistique : "La musique est une thérapie, et quand on veut être guérisseuse, on essaie de pouvoir soigner tout le monde", considère-t-elle.
Cette volonté de "n’oublier personne" revient souvent dans ses propos. Les chansons du nouvel album en témoignent. D’abord par les différentes langues utilisées qui, au-delà de la question de l’auditoire, racontent aussi en partie l’histoire de Kady Diarra : le bambara, parce que sa mère vient du Mali ; le bwaba car elle appartient à l’ethnie bwa ; le mooré parce qu’elle est du Burkina ; le dioula, parlé en Côte d’Ivoire où elle est née et a grandi ; et enfin le français, pour le pays où réside cette fille d’ancien combattant qui a "fait la guerre pour la France". …suite de l'article sur RFI
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