L’intégration des enfants des structures islamiques d'éducation dans le système éducatif formel
L’atelier d’échange et de partage avec les acteurs des média s’est tenu le jeudi 30 janvier 2020 dernier, à Abidjan, organisé par le ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement technique et professionnel en partenariat avec l'Union Européenne et l'Unicef. Il était axé sur la stratégie nationale d’intégration des enfants des structures islamiques d’éducation dans le système éducatif formel.
Au cours de cet atelier, qui a permis de comprendre et d’apprécier la valeur des écoles coraniques, les Medersa, les écoles confessionnelles islamiques et les franco-arabes. Celles-ci délivrent des diplômes aux élèves en fin de cycle dans leur système et des diplômes qui, jusque-là, ne sont pas reconnus par l’Etat de Côte d’Ivoire. D’où l’impossibilité de les insérer à des postes, dans l’administration ivoirienne. Ce qui montre l'importance de l’intégration de ces enfants dans le système éducatif formel.
‘’Les écoles coraniques n’offrent aucun référentiel de compétences scientifiques, technologiques et professionnelles, condamnent des milliers de jeunes filles et garçons au chômage et à la précarité’’, a martelé M. Guédé Biagné Joseph, Coordonnateur National Programme Education CI – UNICEF.
Selon une étude menée par le Professeur FADIGA Kanvaly, il existe 1020 écoles islamiques fréquentées par 1.000.000 d’enfants et adolescents qui fonctionnent en marge du système d’enseignement officiel.
‘’ La stratégie d’intégration des enfants des structures islamiques d’éducation dans le système éducatif formel s’inscrit dans une dynamique qui commande d’aller d’une position statistique au mouvement vers la population cible que sont les enfants.
Ce, parce que tous les enfants, filles et garçons, ont droit à une éducation qui assure leur épanouissement et leur intégration dans la société comme acteurs de développement’’, a souligné M. Biagne.
Dans sa présentation, Mme Jeanne KOPIEU, Sous Directeur de l’Education Pour Tous, a fait remarquer qu’il y a un réel problème, car 1.600.000 enfants (6 à 16 ans) non scolarisés sont hors du système éducatif formel (on les retrouve dans les gares routières, marchés, plantations, SIE etc); 429 366 enfants (194 986 filles) sont dans les structures islamiques d'éducation, dont 327 476 (45% filles) dans les Structures Islamiques d’Education (SIE) non reconnues (Écoles coraniques, Médersa, Ecoles franco-arabes) par l’Etat. Donc, Les enfants sortent de ces structures sans avoir acquis les connaissances et les compétences nécessaires pour leur insertion dans le tissu socio-économique.
‘’Une SIE non intégrée ne répond à aucun critère pédagogique ni administratif. Les enfants qui la fréquentent ne sont pas pris en compte dans les statistiques scolaires.’’, comme le souligne M. Vahama KAMAGATE, Juriste et Communicateur en Développement, Consultant en Communication et développement.
Pour tous les acteurs de développement, il existe une vision commune : “En 2025, l’enseignement des programmes officiels et l’éducation religieuse assurent à tous les enfants des SIE des apprentissages de qualité qui les rendent capables de contribuer au développement socioéconomique et de favoriser la cohésion sociale ”.
Ils exhortent encore à faire bénéficier du socle commun de connaissances, de compétences et de culture aux enfants des SIE, tout en préservant l’apprentissage de la religion).
Yolande Jakin
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