Nigeria : un immeuble abritant une école s’effondre à Lagos, des dizaines d’enfants piégés
Un immeuble de quatre étages abritant une école s’est effondré ce mercredi à Lagos Island, un quartier populaire de la capitale économique nigériane, faisant de nombreuses victimes, dont des enfants pris au piège dans les décombres.
Une véritable tragédie. Plusieurs dizaines d’enfants d’une école primaire ont été pris au piège de l’effondrement d’un immeuble de quatre étages, ce mercredi 13 mars dans le quartier populaire de Lagos Island, dans la capitale économique du Nigeria. Le dernier étage abritait une école maternelle et primaire, tandis que des appartements et des commerces occupaient le reste de l’immeuble.
Le directeur de l’Agence de gestion des urgences de l’État de Lagos (Sema), Adesina Tiamiyu a confirmé en cette fin de journée que « des dizaines d’enfants » se trouvaient à l’intérieur du bâtiment lorsqu’il s’est écroulé et que les opérations pour les secourir - ainsi que les adultes - continuaient. Il a fait état d'« au moins quatre cadavres évacués », précisant qu’il était « impossible de fournir un bilan exact pour le moment ». « Plus de 40 personnes ont par ailleurs été sorties vivantes » des décombres, a-t-il ajouté.
Mais personne ne semblait savoir combien se trouvaient encore pris au piège plusieurs heures après le drame, alors que la nuit allait bientôt tomber.
Une marée humaine entourait les lieux de l’accident près du marché Itafaji, pendant que les secours tentaient de dégager des victimes dans une confusion totale.
L’effondrement s’est produit peu avant 10 h du matin, selon Olamide Nuzbah, un habitant du voisinage qui a assisté au drame : « On était dehors en train de fumer quand on a vu l’immeuble tomber », a-t-il témoigné.
Secours sous-équipés
Dans la foule, des parents en pleurs criaient et pleuraient, implorant qu’on sauve leurs enfants. « S’il vous plaît, sauvez mon enfant, sauvez mon enfant », hurlait une femme en sanglots dont la fille de sept ans était coincée dans les décombres tandis que des badauds tentaient de la consoler. Le gouverneur de l’État de Lagos Akinwunmi Ambode, qui s’est rendu sur place, a « compati avec les familles de ceux qui ont perdu la vie » dans un communiqué, promettant « d’intensifier les opérations » dans les prochaines heures au moyen de grues de chantier.
Un bulldozer a tenté tout l’après-midi de dégager des gravats pour faciliter le passage des secouristes. Passant par le toit du bâtiment, ces derniers tentaient d’atteindre les étages inférieurs, engagés dans une course contre la montre pour sauver les survivants. Certains responsables des urgences, sous-équipés, demandaient aux volontaires d’apporter des masques à oxygène depuis un hôpital voisin pour permettre aux personnes piégées à l’intérieur de respirer. Plusieurs enfants étaient évacués au compte-gouttes. Un journaliste sur place a pu constater que l’un d’entre eux était déjà mort, tandis qu’un autre, un très jeune garçon, inconscient, était en sang, gravement blessé à la tête.
L’hôpital général de Lagos Island a reçu la majorité des personnes évacuées en urgence, avant de les rediriger vers d’autres centres de soins. Sur place, une responsable du ministère local de la santé, le Dr Titi Goncalves, a ainsi assuré aux journalistes qu’au moins « 20 blessés » étaient arrivés, évoquant « une journée tragique ».
Les habitants s’étaient eux mobilisés pour apporter des sachets d’eau et des casques aux sauveteurs couverts de poussière, visiblement en très grande difficulté, qui sortaient aussi des décombres des sacs à dos, des jouets et des vêtements appartenant aux écoliers.
École « illégale »
Plusieurs habitants ont affirmé que le bâtiment écroulé avait été identifié et « marqué » par le gouvernement de l’État de Lagos comme devant être démoli, étant donné son état de délabrement avancé.
Le gouverneur Ambode l’a confirmé, accusant les « propriétaires de ne pas avoir tenu compte des avis de démolition » des autorités et d’avoir « hébergé illégalement une école » à l’intérieur du bâtiment.
Une « enquête approfondie » va être ouverte pour déterminer les responsabilités et « punir les coupables », a-t-il assuré. La quartier de Lagos Island, populaire et densément peuplé, est l’un des plus anciens de la capitale économique de 20 millions d’habitants. Il est marqué par une architecture typique du passé afro-brésilien de la ville, où des travaux de rénovation ont démarré par endroits.
Mais de très nombreux immeubles abandonnés ou désaffectés sont encore squattés de manière plus ou moins informelle par des familles ou des commerçants.
Des effondrements meurtriers de bâtiments se produisent fréquemment au Nigeria, où les règles de construction sont régulièrement bafouées. L’accident le plus médiatisé s’est produit en septembre 2014, lorsque 116 personnes, dont 84 Sud-Africains, ont été tuées à Lagos après l’effondrement d’un bâtiment de six étages dans lequel un célèbre télévangéliste, Joshua TB, prêchait. L’enquête a conclu à des défaillances structurelles du bâtiment dont la construction était illégale. En décembre 2016, au moins 60 personnes ont été tuées par l’effondrement du toit d’une église à Uyo, la capitale de l’État d’Akwa Ibom, dans l’est du pays
Source : Autre presse
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