``Les femmes restent invisibles`` pour l`icône africaine du féminisme
Les "femmes restent invisibles" malgré la récente libération de la parole incitant les femmes à dénoncer le harcèlement sexuel, a estimé mardi la Nigériane Chimamanda Ngozi Adichie, écrivaine talentueuse et figure du féminisme en Afrique.
"Partout dans le monde aujourd'hui, les femmes prennent la parole. Mais leurs histoires ne sont pas encore vraiment entendues", a déclaré Mme Adichie lors d'une conférence de presse à l'ouverture du salon du livre de Francfort.
"Les femmes restent toujours invisibles. Leurs expériences sont encore invisibles", a ajouté l'auteure féministe de 41 ans. Saluant l'émergence il y a un an du mouvement de libération de la parole #MeToo, l'auteure de "L'Autre Moitié du soleil" (2006) et de "Americanah" (2013) a estimé que le chemin à parcourir était encore long, incitant notamment les hommes à lire davantage de livres écrits par des femmes. "Nous savons par des études que les femmes lisent à la fois des livres d'hommes et de femmes. Mais les hommes lisent des livres écrits par des hommes. Il est temps pour les hommes de lire aussi ce qu'écrivent les femmes", a-t-elle affirmé.
Mme Adichie s'est également indignée de la tendance générale à ne pas croire les femmes victimes d'agression sexuelle, faisant ainsi référence à la récente élection controversée du juge américain Brett Kavanaugh à la Cour Suprême.
"Nous semblons vivre dans un monde où beaucoup de gens croient qu'un grand nombre de femmes peuvent tout simplement se réveiller un jour et inventer des histoires sur les agressions qu'elles ont subies", a-t-elle déclaré.
"Je connais beaucoup de femmes qui veulent être célèbres. Je ne connais pas une seule femme qui veuille être célèbre pour avoir été agressée", a-t-elle dit.
L'auteure fait parti des nombreux invités de ce salon du livre, plus grand événement mondial de l'édition, qui se tient jusqu'à dimanche et dont la tonalité s'annonce particulièrement politique.
Cette année seront notamment abordées des discussions autour de la répression des médias en Turquie, les préoccupations concernant l'État de droit et la liberté d'expression en Pologne ou encore sur la question raciale dans l'Amérique de Donald Trump.
Source : slateafrique.com
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