Des vagins produits en laboratoire implantés avec succès chez quatre patientes
Une équipe de scientifiques vient de confirmer le succès de différentes opérations menées auprès de quatre patientes entre 2005 et 2008 impliquant la greffe d'un vagin conçu en laboratoire.
Les patientes, âgées de 13 à 18 ans lors de leur opération étaient nées avec une anomalie génétique rare appelée syndrome de Mayer-Rokitansky-Küster-Hauser. Une anomalie qui concerne une femme sur 4500 et qui implique une naissance avec un vagin non développé ou complètement absent. Le traitement traditionnel du syndrome implique une chirurgie réconstructrice ou des processus de dilatation très douloureux, des interventions traumatisantes qui entrainent des complications dans 75 % des cas, c'est pourquoi les chercheurs se sont orientés vers de nouvelles solutions.
Des tests ont ainsi été réalisés pour permettre la culture de vagins artificiels, compatibles avec chaque patiente. Pour éviter toute forme de rejet, les vagins sont produits à partir de cellules épithéliales et de cellules musculaires prélevées lors d'une biopsie chez la patiente qui doit recevoir l'organe. Les cellules sont placées en culture, puis positionnées sur un tissu biodégradable de forme cylindrique pour permettre aux cellules de former le vagin. Six semaines après le positionnement des cellules sur la matrice, les patientes peuvent subir l'opération de greffe.
Le chirurgien n'a alors qu'à venir relier le vagin artificiel aux autres structures de l'organe reproducteur. Dans les semaines suivant l'opération, les vaisseaux sanguins et les nerfs ont progressivement investi le vagin artificiel et l'ont totalement accueilli sans aucun phénomène de rejet. Le temps que le tissu porteur ne soit absorbé par le corps, le vagin greffé est suffisamment solide pour assurer sa propre forme et rester en place.
Les scientifiques ont mené plusieurs tests et établi que l’organe artificiel est désormais composé de tissus strictement identiques aux tissus naturels des porteuses. Après une surveillance de 8 ans, les chercheurs sont en mesure de confirmer que la technique est fonctionnelle et qu'elle permet aux patientes de s'épanouir sexuellement sans aucune douleur ou complication. Malheureusement, l'opération ne leur permet pour autant pas de pouvoir porter un enfant.
Source : Generation-nt.com
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