Quand la mode NAIJA s`invite en Guinée
Après le boom des films et séries Nollywood, qui, depuis plusieurs années, ont pris d’assaut et monopolisés nos télévisions et lecteurs DVDs, c’est au tour de la mode NAIJA de faire immixtion, pour ne pas dire irruption dans la culture guinéenne.
Par NAIJA, entendez NIGERIA en langue vernaculaire. Très influençables en terme de couture, et de culture, les jeunes filles et jeunes femmes guinéennes s’identifient de nos jours, aux femmes nigérianes. Les modes sénégalaises, maliennes et ivoiriennes peuvent donc dormir tranquille dans les placards ou les males- cantines. Plus de places donc pour les Bazins (bien qu’étant un classique qui ne se démode jamais), aux Wax 3 pagnes et bonjour les Guipures, tissus en organza ou encore sous d’autres formes synthétiques.
Dans les mariages, on ne reconnait plus nos femmes, on se croirait dans un film NAIJA : Robes extra longues avec traines, foulard très haut à atteindre le plafond, bijoux et autres accessoires typiquement nigérians, sont des accoutrements très prisés. Où sont donc passées nos femmes ? Par quoi reconnait on une guinéenne ? Nombreuses personnes sont perdues et considèrent la femme guinéenne comme celle qui peut s’identifier à tous les pays de la sous région. D’une part ce comportement peut être perçu comme un compliment (par notre faculté d’adaptation et d’intégration), mais d’autre part, considéré comme perte d’identité culturelle.
N’avons nous pas de modèles, de coutures et de cultures à pérenniser, à moderniser pour les plus jeunes ?
Bien qu’il faille reconnaitre que la couture nigériane soit soignée, raffinée, d’une élégance particulière à en juger par les images qui suivent, nous devons nous efforcer à avoir une identité nationale chez nous et ailleurs, dans d’autres pays. Dans ce sens, le Groupement des Stylistes, Modélistes et Créateurs de Guinée une association qui regroupe les doyens des couturiers guinéens tels que Maitre THEA, Maitre CUBANOS, Hadja Mama KANNY fait des efforts pour promouvoir le textile guinéen à travers des défilés de mode, des expositions etc. Ce qui est apprécié. Mais malheureusement, les créations coûtent chères et les clients de la classe moyenne ne peuvent s’en procurer. Cela s’explique par la qualité du tissu tissé ou teint le plus souvent, à son traitement et au design. D’où la raison du détournement de nos jeunes fashionistas vers la mode populaire : accès facile aux modèles sur Internet sans frais, tissu synthétique bon marché, et tailleur au coin du quartier pas cher.
Comment faire revenir nos dames à nos mœurs ?
Il s’agit là d’un engagement multisecteurs et multiacteurs. L’Etat et les microfinances doivent soutenir les artisans afin qu’ils soient plus productifs en mettant à leur disposition ressources matérielles et financières. Le soutien également à l’industrie de la mode sur le plan local, la formation et l’initiation aux astuces qui rendent les tissus traditionnels moins lourds, aux couleurs résistantes, donc plus faciles à adapter aux tenues modernes. Mais en attendant, le marché de la mode en Guinée continue à être dompté par la mode Nigériane, trop choco pour les adeptes. Annexes : Cliquez sur ces liens pour découvrir des créations guinéennes
Fatoumata CHERIF (Ambassadrice d'Afrique femme)
Guinée Conakry
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