Dorothy K. / Styliste : elle veut valoriser le pagne tissé local

Pour les besoins de la couture, Dorothée Andjoua Kossia est devenue Dorothy K. A côté de son métier de couturière, elle a lancé le concours de meilleur créateur de mode de Côte d’Ivoire dont la finale se tiendra ce vendredi 12 août à l’hôtel Palm Club d’Abidjan Cocody. Dans l’entretien qu’elle nous a accordé, la créatrice se dévoile un peu plus et donne les grandes lignes de son évènement. .

Qui es-tu ?

Je suis styliste modéliste depuis près de 25 ans. Ma marque est Dorothy K. Je suis installée à Dabou. Je suis spécialiste de coutume dames et enfants. .

As-tu une matière spéciale avec laquelle tu bosses ?

C’est vrai que je travaille beaucoup avec le pagne tissé local, mais j’utilise aussi le pagne imprimé et les tissus. .

Comment est arrivée la mode dans ta vie ?

La mode est une passion. Elle a toujours été un rêve pour moi. Un jour, je me suis lancée et depuis j’y suis. Voilà !

Toujours à Dabou ?

Non. J’ai fait ma formation à Bondoukou à l’école Akidom Couture et après je me suis perfectionnée chez un particulier. Je suis entrée dans cette école de formation le 2 juin 1994 et huit ans après, je me suis installée à mon compte.

Tu t’en sors ?

Pour le moment, ça va. 

Tu as initié le concours du meilleur créateur de mode de Côte d’Ivoire. Que recherches-tu exactement à travers cette compétition ?

D’abord, j’avais voulu valoriser le pagne traditionnel que j’aime beaucoup. Après, je me suis dit que je ne pouvais pas le faire toute seule. Alors, j’ai décidé d’instituer le concours de meilleur créateur de mode. Chaque créateur devrait travailler avec le pagne de sa région. Cela nous permettrait de découvrir tous les pagnes tissés de nos régions. Eventuellement, avec l’inspiration de chaque couturier, on verrait que nos étoffes locales pourraient faire toutes sortes de modèles. .

C’est quand la finale du concours ?

La finale est prévue pour ce vendredi 12 août à l’hôtel Palm Club à Abidjan. .

Qu’aura-t-il au menu ?

En lever de rideau, je vais présenter un défilé avec ma nouvelle collection. Ensuite, ce sera au tour des candidats de passer. Ils sont dix et chacun va présenter deux tenues dont une en pagne tissé de sa région et l’autre artistique. .

Comment ont-ils été choisis ?

Pour cette première édition, on a fait une caravane de présélection qui a sillonné cinq régions de la Côte d’Ivoire. Ce sont notamment le Gontougo, le Haut-Sassandra, les Lacs, les Savanes et les Grands ponts.

Qui notera les candidats?

Ils présenteront leurs créations devant un jury constitué de professionnels de la mode, des médias et de personnes anonymes. . Qu’est-ce qu’on gagne à la fin ?

Le premier remportera un lot d’une valeur deux millions qui serviront à l’installer ou à le réinstaller. Nous ne donnons pas de la liquidité aux gagnants. C’est la valeur en matériel de couture. Le 2e a un lot d’une valeur d’un million et le 3e repart avec 500 mille FCFA.

Quel est le soutien que les autres créateurs apportent à ton initiative ?

Je dis merci à Nadia Druide qui est la présidente de l’Association des créateurs de mode de Côte d’Ivoire (ACMCI) et tous ses membres qui m’encouragent à aller jusqu’au bout. .

Le concours du meilleur créateur de mode est organisé sous la coupole de l’ONG Djataga. Qu’est-ce ?

Djagata, c’est le pagne en langue koulango. J’ai mis cette ONG en place pour valoriser le pagne traditionnel et révéler les créateurs de mode de l’intérieur du pays. Je trouve que les couturiers de l’intérieur de la Côte d’Ivoire ne sont pas assez connus. Avec une telle initiative, ils pourront avoir accès aux médias et le grand public les découvrira un peu plus.