La mannequin sud-soudanaise Adut Akech récompensée aux Fashion Awards

Les Fashion Awards ont été organisés lundi 2 décembre à Londres. La cérémonie récompense les plus belles icônes de la mode de l’année tout en levant des fonds afin d’appuyer le secteur. C’est une mannequin sud-soudanaise qui l’a emporté. Adut Akech est une ancienne réfugiée devenue star mondiale.

Elle a 19 ans et fait 1m78. Regard perçant, crâne rasé, Adut Akech c’est un physique, mais c’est aussi une histoire. Celle d’une jeune femme née quelque part entre le Soudan du Sud et le Kenya, alors que ses parents fuyaient leur pays.
La jeune mannequin a vécu cinq ans dans le camp de réfugiés de Kakuma. « Je vivais normalement. Mais quelque chose n’allait pas, car les adultes avaient peur », se souvient-elle. Sa famille déménage alors en Australie. Elle n’a alors que 8 ans, mais commence déjà à montrer sa force de caractère. « À l’école, j’étais harcelée parce que j’étais grande avec les dents écartées. Mais j’ai réalisé que ça me rendait unique », raconte-t-elle.

Premier défilé à 13 ans

La mode entre dans sa vie à seulement 13 ans, lorsqu’elle participe à un défilé organisé par sa tante. Elle signe avec une agence de Sydney et lance sa carrière à Paris, chez Saint-Laurent, alors qu’elle n’a que 16 ans. Dès lors elle enchaîne les campagnes pour Valentino, Zara, les défilés pour Givenchy, Calvin Klein ou les couvertures de Vogue. Pour autant, Adut Akech n’oublie pas d’où elle vient.

Elle soutient les programmes humanitaires de l’ONU. « Nous sommes comme les autres. Être réfugié n’est pas un choix. Je serai toujours fière d’en être une », déclare la top model.
Elle secoue même sa propre industrie, en piquant une colère contre le magazine WHO qui avait confondu sa photo avec celle d’une autre. « Ça montre que les gens sont ignorants et pensent que les Africains se ressemblent tous », réagit-elle. C’est certain, l’enfant réfugiée au caractère bien trempé, a grandi vite.