Mode : Palesa Mokubung, première Africaine à collaborer avec H&M
Le géant suédois s'associe au label sud-africain Mantsho de la styliste Palesa Mokubung le temps d'une collection de vêtements et d'accessoires.
L'intérêt pour les créatifs africains se poursuit pour les grands groupes suédois. Après la collaboration entre Ikea et une dizaine de designers du continent, H&M signe une collection capsule avec Palesa Mokubung. Pour la première fois, une styliste africaine va rejoindre les grands noms de la mode comme Stella McCartney, Sonia Rykiel, Isabel Marant ou Alexander Wang qui ont collaboré avec l'enseigne suédoise. La toute première collaboration pour démocratiser le luxe remonte à 2004 avec Karl Lagerfeld. La même année où Palesa Mokubung lance sa griffe Mantsho depuis Johannesburg. Cette dernière est rapidement appréciée des célébrités sud-africaines comme les chanteuses Lira, Simphiwe Dana et Thandiswa Mazwai ou les actrices Minnie Dlamini, Nomzamo Mbatha et Terry Pheto, qui avait débuté en 2005 dans le film Mon nom est Tsotsi. Autre fan de son travail, la costumière oscarisée Ruth E. Carter qui a découvert en 2018 sa boutique lors d'une promenade à Melville, le quartier branché de Joburg. « Elle est entrée un jour avant la sortie de Black Panther et m'a complimentée pour les vêtements. Elle a acheté une robe en me disant qu'elle la porterait lors de la première de Black Panther », se remémore Palesa Mokubung en poursuivant sa success-story : « elle a tellement eu d'éloges que peu de temps après, elle m'a demandé de réaliser une autre robe ».
Rien ne la prédestinait à l'univers de la mode
Originaire de Kroonstad, une ville située dans le nord-est de la province de l'État libre, un ancien fief afrikaners, Palesa Mokubung était encore incertaine de la direction à prendre pour ses études lors de la journée d'inscription à l'université. « Pourquoi ne pas essayer le stylisme ? » lui suggéra sa mère. Palesa s'en est souvenue à temps : « quand je suis arrivé au collège, la mode avait la file la plus courte, alors je l'ai rejointe. J'ai étudié pendant un an puis je suis parti à la recherche d'un emploi, en entrant dans le magasin Stoned Cherrie ». Nkhensani Nkosi, la fondatrice de ce légendaire label admirait la jupe de Palesa, que cette dernière avait réalisé. Elle lui offrit l'opportunité d'en concevoir des similaires grâce à 100 mètres de tissu. Comme les jupes se sont vendues en moins d'une semaine, Palesa n'est plus jamais retournée en classe. « Stoned Cherrie était révolutionnaire mais à 22 ans, après environ 3 ans de présence, je devais trouver un moyen d'en sortir. J'étais en burn-out et je voulais créer quelque chose de différent », avoue la jeune femme de 38 ans : « je ne sais pas si j'avais plus faim que les autres stylistes, mais j'avais vraiment envie de faire plus ». Elle rechercha donc avec l'aide de sa mère des compétitions et d'autres moyens pour réussir le lancement de sa propre marque : « J'ai participé à un concours que j'ai gagné, cela s'appelait S'camto Groundbreakers. Ensuite, je me suis rendue à New York et à Mumbai pendant six mois. Après cela, je savais que je ne reviendrais pas à Stoned Cherrie. »
L'émergence de l'esthétique africaine auprès du grand public
Palesa Mokubung fonde Mantsho avec l'idée de convier des créatifs, dont son frère graphiste Mojalefa Mokubung, pour réinterpréter les formes des tissus imprimés. En langue sesotho, le nom de son label pourrait se traduire par le noir est beau, comme l'explique la créatrice : « Mantsho signifie noir mais je lui ai donné un sens profond, celui de la fierté noire. Le Black is Beautiful caractérise une attitude que je porte dans mon travail et attire des femmes à la recherche de quelque chose d'excentrique et d'unique. » Un état d'esprit qui a su convaincre le géant suédois ainsi que le confirme Pernilla Wohlfahrt, la directrice de l'offre pour les collaborations et collections spéciales chez H&M : « Palesa est une styliste talentueuse et inspirante. Nous aimons particulièrement sa vision moderne et pointue, son travail sur les couleurs, les imprimés et les coupes, qui mettent en valeur la silhouette féminine d'une manière flatteuse et originale. » Jamais la créatrice n'aurait imaginé concevoir une collection H&M disponible dans les magasins sud-africains ainsi que dans les magasins phares aux quatre coins du monde. « Il y a environ six mois, j'ai reçu leur appel disant que je faisais partie d'une liste restreinte de designers pour leur première collaboration africaine », se souvient-elle. Une fois l'équipe suédoise venue à sa rencontre dans son studio et son magasin, le charme semble avoir agi instantanément : « Je pense qu'ils sont tombés amoureux de l'éthique de Mantsho, de l'esthétique, des imprimés et des tissus. La décision est venue quelques semaines plus tard. »
Source : lepoint.fr
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