Pour une vie de couple épanouie, ayez des valeurs communes
Vivre avec un même que soi n’est ni possible ni souhaitable. Mais vivre avec son contraire multiplie les risques de désaccord. Entre ces deux extrêmes ? Un juste milieu qui repose sur le partage de valeurs essentielles.
Pourquoi c’est difficile
« Pour beaucoup de couples, ce n’est que lorsque la passion du début cède le pas à la “vraie” relation que les deux partenaires découvrent qu’ils ne s’entendent pas sur l’essentiel », souligne le psychologue et psychothérapeute Patrick Estrade. Autrement dit, sur leurs valeurs. « Celles-ci relèvent de l’éthique de chacun. C’est la façon dont moi je décide d’envisager la vie, ce sont les principes du contrat que je choisis de passer avec elle pour avancer au quotidien. »
Nos valeurs
Elles découlent de l’éducation que nous avons reçue, de notre personnalité, de notre environnement culturel et social, de nos expériences. Relatives et particulières, elles sont rarement toutes communes à deux êtres. Reste que, d’après le thérapeute, « si elles sont radicalement opposées, le couple ne pourra pas aller loin ».
Pourquoi c’est important
De ces valeurs dépend la façon dont chacun va hiérarchiser ses priorités, ses envies et ses besoins. Elles vont guider sa vie avec les autres, mais aussi avec « l’autre » : sera-t-il fidèle ou la fidélité n’est-elle pour lui que secondaire ? Considère-t-elle l’entraide comme une valeur fondamentale ou donne-t-elle plus d’importance à la compétition ? Accorde-t-il la même valeur que moi à l’argent ? La famille est-elle sacrée à ses yeux ? Divorcée, Marie-Hélène, 43 ans, raconte : « De culture juive, j’ai toujours accordé une importance prépondérante aux repas familiaux. Mon ex-mari, lui, y était allergique ! J’espérais qu’avec le temps, il s’y ferait… Mais non. »
L’incompatibilité des valeurs
Elle peut devenir problématique quand la famille s’agrandit, car c’est en fonction de ce qu’il juge primordial dans la vie que chaque partenaire établit ses règles d’éducation pour ses enfants. Ainsi Paule, la trentaine, conçoit-elle « l’éducation en termes d’amour, d’encouragement et de liberté ». Pour son ami, en revanche, « l’enfant ne peut grandir sans être cadré précisément ». Pour l’instant, le couple a décidé de ne pas avoir d’enfant. Mais ensuite ? La séparation est-elle la seule issue pour deux partenaires aux valeurs opposées ?
Comment faire
Echanger. Pour éviter le choc des valeurs, la meilleure solution est l’anticipation : « Prendre le temps de se connaître et, surtout, de beaucoup parler, de tout, sur tout », conseille le psychologue et psychothérapeute Patrick Estrade. A travers des discussions sur la vie, la société, la famille… peuvent s’exprimer les valeurs et les dissonances de chacun.
« Un jour, avec mon fiancé, nous regardions un reportage sur Fidel Castro, se souvient Stéphanie, 36 ans. Tout à coup, il s’est mis à faire l’éloge de la dictature, de l’autorité… Cette théorie venait si violemment heurter ma conception de la politique et des rapports humains que j’ai su, à cet instant précis, que nous n’étions pas faits pour vivre ensemble.»
Accepter
Pour Patrick Estrade, « tout est toujours possible si l’amour est là. Si les partenaires décident de faire cohabiter leurs deux mondes, alors ils doivent accepter, en toute bonne foi et en toute conscience, les modalités de ces deux mondes ».
Partager son histoire familiale
Pour aider les partenaires à reconnaître leurs valeurs respectives, mais aussi à les harmoniser, John Gottman leur propose de se parler de leur histoire familiale – grande pourvoyeuse des valeurs individuelles. Il relate ainsi dans son ouvrage le cas d’Hélène, qui, à travers le souvenir de ses arrière-grands-parents émigrés, laisse entendre que la loyauté et la fidélité sont des valeurs primordiales pour elle. Son mari évoque sa grand-mère, dont la générosité est un exemple pour lui. « A partir de ce moment, […] à force de partager ces récits et de les transmettre à leurs enfants, l’histoire de l’un devint celle de l’autre – les histoires de cette nouvelle famille qu’ils avaient fondée », écrit John Gottman.
Mettre les valeurs en commun
A défaut d’avoir des valeurs communes, les partenaires ont toujours la possibilité de mettre leurs valeurs en commun, pour que de ce « mélange » surgissent alors non plus les valeurs de chaque partenaire, mais bel et bien les valeurs du nouveau couple, prêt à inventer sa propre histoire.
A lire
Les couples heureux ont leurs secrets de John M. Gottman et Nan Silver.
Professeur de psychologie à l’université de Washington, John Gottman a fondé, avec son épouse, le Family Research Laboratory, surnommé le Love Lab, consacré aux liens conjugaux. Il a étudié des milliers de couples, pour en tirer sept lois indispensables à sa réussite, qu’il développe dans cet ouvrage (Pocket, 2006).
Source : psychologies.com
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