Femme trompée, pourquoi ça fait si mal?
On sent, comme une présence palpable, insidieuse et dévastatrice, l’infidélité, et, dans son sillon, l’autre, la rivale. Liaison ou accident de parcours ? Notre crocodile émotionnel ne fait pas la différence, celui que nous aimons nous a trahie, et cela nous expédie au bord du gouffre. Toujours.Toutes.
Même si certaines affirment le contraire, peut-être pour se protéger, ou parce que leur couple repose sur un autre contrat… Il y a eu un avant, où l’on conjuguait liberté de chacun avec confiance, et puis il y a aujourd’hui, qui semble dire : «Au-delà de cette limite, votre idéal de couple n’est plus valable.» «L’insupportable, c’est que l’autre jouisse et désire ailleurs. A ce moment-là, c’est comme si l’on n’existait plus pour lui. D’où ce sentiment de mourir, écrasée de souffrance»
Et puis, la rivale hante désormais notre espace vital, elle consume notre air, depuis que, même pour un instant seulement, elle nous a remplacée auprès de lui : «Elle a pris ma place, elle incarnait ma peau, elle jouait mon rôle, souffle Stéphanie. En plus, la ressemblance physique entre nous deux était si frappante qu’elle était le double parfait, cela donne le sentiment d’être effacée, d’être tuée…» Vertigineux, forcément.
Adulte, nous reprenons notre rôle affectif là où nous l’avons laissé enfant, avec l’intention, cette fois, d’en sortir vainqueur. C’est ainsi que certaines femmes, habituées, par exemple, à faire des pieds et des mains pour amadouer leur père, choisissent des hommes inaccessibles ou qui les mettent en concurrence avec d’autres femmes.» Pour elles, l’infidélité marque au fer rouge un nouvel échec.
Etre une femme trompée, c’est aussi prendre de plein fouet ses rêves déçus : non, on n’est pas tout pour lui ; non, on n’est pas la femme idéale capable de lui rendre fade toute tentation et de l’empêcher de succomber dans d’autres draps ; oui, il y avait des faux-semblants accrochés à notre idée du couple : «On peut se revendiquer femme libérée, avec à l’intérieur du couple, chacun ses moments à soi, mais la douleur de l’infidélité révèle que notre discours n’était peut-être qu’une façade. Nos certitudes et notre raisonnement construit s’effondrent, et c’est une déchirure.»
Certaines pardonnent, d’autres pas
Blessure si insupportable que, dans le kit de survie, on dégoupille le clash. Ce vacillement éclair qui flanque à la porte une histoire d’amour. «Le clash permet de ne toucher à rien dans la relation, de ne pas fouiller. Il évite de mesurer sa part de responsabilité». Finalement, la douleur est à tous les étages émotionnels de l’infidélité. Avec le temps, chacune bricole sa guérison. Pour sauver sa peau et se reconstruire. Certaines pardonnent, d’autres pas. Pour oser croire encore et se donner la chance d’un nouvel amour. Avec lui ou sans lui.
Florence Bayala
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