Le mariage traditionnel est -il devenu une forme d'escroquerie?
Le mariage traditionnel était autrefois célébré sur la base de l’engagement des deux familles directement engagées. L’outil de référence était la parole donnée par les parents des mariés. Leur engagement venait en consolidation de la dot payée en fonction des us et coutumes, de l’appartenance communautaire de la mariée. Sans un papier administratif, ce type de mariage maintenait malgré tout les liens familiaux. En effet, elle permettait d’une part d’unir les mariés, et de l’autre, les deux familles et la communauté toute entière. L’exigence de la dot à l’époque était en partie justifiée par ce respect qui caractérisait le mariage traditionnel. En l’absence de tout document, le mariage traditionnel n’en privilégiait pas moins l’unité du couple.
De plus en plus, les mariages religieux exigent une signature de documents par les mariés. Une particularité qui n’a rien apporté jusque là aux nouveaux couples qui se forment aujourd’hui. En effet, la dot qui servait autrefois de forment entre les couples, n’a plus la même valeur. De nos jours, beaucoup de communautés l’exigent non par respect pour la culture, mais pour grossir leurs gains au détriment du marié. Elle est même posée comme condition par beaucoup de parents des jeunes filles. Dans ces conditions, la culture est utilisée pour « escroquer » et non pour « souder » les membres d’une famille. Et cela suscite des questions vis-à-vis de l’utilité de la dot de nos jours. Faut-il continuer de la demander ?
A-t-elle réellement son sens dans ces conditions ? En dehors du profit, pourquoi des familles l’exigent-elles encore de nos jours ? Sans avoir une réponse à ces différentes questions, notons que la dot n’a plus la même valeur. Malgré son payement, les mariages se défont et les divorces sont légions. Les jeunes ne s’y réfèrent plus dans une prise de décision. Le mariage n’est plus une affaire commune mais uniquement celle des mariés. Une fois que les deux personnes engagées décident de rompre leur union, l’intervention des personnes ressources de leur entourage n’est plus de rigueur comme ce fut le cas autrefois. C’est le lieu d’interpeller les familles des mariées à alléger les coûts car, l’exiger de nos jours, un gros montant, c’est profiter simplement du marié. En tout cas, sur cent mariages contractés sur la base d’une dot, les mariées qui peuvent en respecter les consignes, se comptent sur le bout des doigts. Une fois encore, pourquoi exiger la dot pour le mariage de sa fille quand en réalité, elle n’a plus sa raison d’être ?
L’Express du Faso
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