Automédication et grossesse: les choses à connaître

Les médicaments en vente libre dans les pharmacies semblent souvent inoffensifs aux yeux du grand public. Seulement, de nombreuses contre-indications existent. Leurs effets peuvent potentiellement avoir de lourdes conséquences sur la santé, d’autant plus lorsqu’ils sont utilisés par des femmes enceintes, sans avis médical préalable. Pour adopter les bons gestes dès le début de la grossesse, retrouvez les risques liés à l’automédication.

Les dangers de l’automédication pendant la grossesse

Durant la grossesse, les maux de tête, le mal de ventre ou les aigreurs d’estomac sont vite arrivés ! Se tourner vers la prise d’antalgiques ou de pansements gastriques est souvent le premier réflexe. Seulement, ces médicaments, qui semblaient anodins avant la grossesse, peuvent avoir des conséquences sur la santé du fœtus.

Que signifie l’automédication ?

L’automédication consiste à se procurer des médicaments en vente libre et ne nécessitant pas d'ordonnance. Ils répondent à un auto-diagnostique, que la personne effectue selon l’identification d’un ou de plusieurs symptômes.

Les précautions d’utilisation

Même si les médicaments sans ordonnance sont facilement accessibles, les patients doivent toutefois s’informer des risques. Certains médicaments trop récents ne bénéficient d’ailleurs pas du recul nécessaire pour s’assurer de l’absence d’effets nuisibles sur la femme enceinte.

En moyenne, on dénombre que 60% des médicaments sans prescription médicale, sont proscrits ou déconseillés durant la grossesse.

Depuis octobre 2017, un pictogramme sur la boîte des médicaments indique d’ailleurs leurs dangerosités. Ce signalement est complémentaire aux contre-indications stipulées dans la notice, afin d'apporter toute la visibilité nécessaire pour la future maman.

Une silhouette de femmes enceintes dans un triangle rouge signifie que ce médicament est à éviter durant la grossesse. Cette même image dans un rond rouge barré montre clairement son interdiction.

Les risques pour le foetus et la maman

Les dangers des médicaments sont notables dès la 4e semaine d’aménorrhée. En ingérant des médicaments, leurs actions se propagent dans le corps de la future maman. Ils sont absorbés par le placenta, pour se diffuser ensuite dans le sang du fœtus. Lors de la grossesse, les médicaments sont d’ailleurs résorbés plus lentement par l’organisme qu'à l'accoutumée.

Selon la concentration du médicament dans le sang du bébé, son effet peut, parfois, engendrer un risque sur ses fonctions vitales, causer une fausse couche ou des saignements.

Certains médicaments accessibles sans ordonnance peuvent impacter sur l’évolution du fœtus. Ils sont d'ailleurs potentiellement responsables de 5% des malformations chez les bébés. Ils peuvent également ralentir la croissance des organes du fœtus.

Parmi les médicaments les plus couramment utilisés en automédication, les anti-inflammatoires sont pourtant interdits dès le 6e mois de grossesse. De même, certains médicaments s'utilisent différemment selon l’avancée de la grossesse.

Dans le cas des anti-inflammatoires, ils peuvent provoquer une lésion du cœur du fœtus ou une pathologie rénale. Et une seule prise suffit !

Pour remédier à la douleur, les médecins privilégient généralement la prise de paracétamol. L’aspirine peut être parfois envisagée, mais sous certaines conditions vues avec le médecin. Pour soulager la douleur due aux contractions, l'utilisation du Spasfon peut être une solution, à définir avec la sage-femme ou le médecin traitant, et selon une posologie stricte.

Selon une étude sur une exposition in utero au diéthylstilbestrol, des conséquences sur la santé de l’enfant peuvent se révéler des années plus tard, à l’âge adulte. On retrouve ainsi, entre autres, des dérèglements morphologiques, une baisse de la fécondité ou une potentielle apparition de cancers.

La prise de certains médicaments en libre service peut également être contre-indiquée lors d’un traitement parallèle. La future maman peut se retrouver avec une prise initiale de médicaments qui, une fois combinés à d'autres, même en libre service, auraient des effets néfastes pour son organisme et le bon déroulement de la grossesse.

Il en est de même pour l’homéopathie et la phytothérapie. Même s’ils sont composés de plantes, certains principes actifs, tout comme les médicaments, sont totalement contre-indiqués durant la grossesse.

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