Que faut-il savoir sur la dépression durant la grossesse ?

Les troubles anxieux et dépressifs peuvent être très perturbants pendant la grossesse. Ils doivent être pris au sérieux car ils peuvent être annonciateurs pour la jeune maman de difficultés majeures après la naissance.
Les manifestations de la dépression chez la femme enceinte

Ce dossier a été réalisé par Laure Deflandre, psychologue

La dépression chez la femme enceinte renvoie à des symptômes de différentes natures. Les premiers symptômes relèvent d’un changement d’humeur. Ils désignent chez la femme enceinte un état de tristesse, un désintérêt général et plus particulièrement, un désintérêt pour sa grossesse.

Ces symptômes peuvent être également le fait d’une forte anxiété, notamment celle induite par une anticipation éventuelle de la mise en congé de maternité, ce qui contraint à l’inaction la femme enceinte, sans qu’elle puisse parfois avoir le temps de pallier comme elle le souhaiterait à une absence professionnelle ou à une absence auprès de ses autres enfants. A cela peut s’ajouter une forte irritabilité ou une dévalorisation de soi quasi permanente.

La femme enceinte peut également avoir une grande difficulté à se concentrer ou à prendre une décision sur un sujet précis qui concernera entre autres, son projet d’avoir un enfant. Or la venue au monde d’un bébé oblige la mère enceinte, ou le couple qui en fait le projet, à prendre un nombre important de décisions concrètes, comme l’acquisition de biens matériels, ainsi que de multiples démarches administratives ou de choix de mode de garde de l’enfant, etc.

La dépression chez la femme enceinte peut se caractériser par des symptômes dits « somatiques », qui illustrent les perturbations du corps pendant la grossesse, comme la difficulté à trouver un sommeil qui soit source de repos, un amaigrissement ou une prise poids lié à une tendance à l’anorexie ou la boulimie, des maux de tête, des palpitations ou de la constipation, etc. Les troubles dépressifs chez la femme enceinte sont d’autant plus difficiles à diagnostiquer qu’ils sont souvent imputés à la fatigue ou aux perturbations fonctionnelles de la grossesse.

On parle d’une forme mineure de dépression lorsque les symptômes sont peu nombreux, provoquant une souffrance psychique pas toujours évidente, parfois même inconsciente de la future maman.

A l’inverse on parle d’une forme majeure de dépression lorsque les symptômes sont nombreux et de forte intensité. Beaucoup plus rarement elle peut montrer une conception pessimiste et délirante du monde en phase dépressive, ou à l’inverse exprimer lors d’une phase maniaque, une excitation tout aussi excessive, et affirmer un sentiment de toute-puissance qui nient en bloc les difficultés ressenties à la phase précédente.

Les causes possibles d’une dépression pendant la grossesse

Il faut savoir que certaines femmes peuvent être prédisposées naturellement à la dépression car selon des études effectuées sur des vrais et faux jumeaux, il existerait bien une contribution génétique dans les troubles de l’humeur (dépression, trouble bipolaire, etc.). Néanmoins, la cause de la dépression chez la femme enceinte peut être aussi liée à un événement purement extérieur qui a pu la perturber profondément.

Dans le premier cas, le traitement de la dépression d’origine essentiellement génétique demande la prise de médicaments psychotropes comme les antidépresseurs. Les avis sont parfois opposés parmi les médecins concernant la prise de psychotropes par les femmes pendant leur grossesse. Cependant, chaque femme enceinte en dépression doit faire l’objet d’un examen clinique par un médecin spécialiste qui décidera de la mesure à prendre.

La survenue d’une dépression au cours de la grossesse, voire même après la naissance, peut être cependant liée à beaucoup d’autres événements.

Un deuxième courant de pensée chez les psychiatres et psychologues accorde une place plus importante aux événements et à l’environnement affectif de la femme enceinte dépressive plutôt qu’à la génétique, que ces événements soient liés à la grossesse ou pas.

Ce serait plutôt l’histoire, le contexte de la grossesse, et l’inconscient de la future mère qui joueraient un rôle clef dans l’apparition d’une dépression : son désir d’enfant, son entourage et son environnement, les relations qu’elle a eues avec les parents durant son enfance, l’impact sur elle d’événements traumatiques possibles. LIRE PLUS SUR PASSEPORTSANTÉ