Comment limiter l'impact négatif d'une fausse couche ?
Touchant une femme sur quatre avant l'âge de 39 ans, la fausse couche du premier trimestre est la complication la plus fréquente de la grossesse. C'est une source majeure de stress, de consultations et d'examens médicaux. Les premières recommandations françaises sur les moyens de prévenir et traiter ces événements indésirables ont été dévoilées la semaine dernière au congrès national des gynécologues et des obstétriciens. Elles recensent les facteurs de risque, énumèrent les critères de diagnostic et de prise en charge.
«Nous avons examiné des centaines d'études scientifiques afin d'aiguiller les médecins vers les meilleures pratiques et balayer certaines idées reçues», résume le Dr Cyrille Huchon, responsable du groupe d'experts qui signe ces recommandations dans leJournal de gynécologie obstétrique et biologie de la reproduction.
Soigner son hygiène de vie
Les fausses couches précoces, de loin les plus répandues, affectent 12 % des grossesses et sont souvent liées à des anomalies chromosomiques. Elles surviennent avant la 14e semaine d'aménorrhée. Leur fréquence augmente avec l'âge de la mère, «notamment après 35 ans», pour atteindre 40 % chez les femmes de plus de 40 ans. Le surpoids, le tabagisme ainsi qu'une consommation d'alcool «de plus de cinq verres par semaine» exposent aussi les futures mères à un risque accru de perdre leur bébé. De même en cas de fausse couche précédente. Certaines études, qui demandent encore à être corroborées, indiquent par ailleurs que l'abus de café (trois expressos par jour, par exemple) augmente le risque - tout comme l'âge du père, lorsqu'il excède 45 ans.
Une consommation quotidienne de fruits et légumes frais avant la grossesse, puis au premier trimestre, est au contraire bénéfique. «Globalement, il est important d'avoir une alimentation variée et équilibrée et de réduire les sources de toxiques environnementaux au moins trois mois avant la conception, et jusqu'à trois semaines après, souligne le Pr Rachel Levy, chef de service de biologie de la reproduction-Cecos à l'hôpital Tenon. Et ce conseil est aussi valable pour la femme que pour l'homme.»
Signaux d'alerte
Au premier trimestre de la grossesse, des saignements et douleurs abdominales constituent les principaux signaux d'alerte. Une échographie pelvienne doit alors être réalisée. Mais face à une grossesse à l'évolution incertaine, la littérature scientifique n'apporte que peu de moyens d'action. Ainsi, le groupe d'experts ne relève aucun bénéfice d'une supplémentation en vitamine A, en vitamine C ou en acide folique, qu'ils soient pris seuls ou en association. De même, il ne peut recommander un traitement par progestérone et par hormone HCG. Enfin, l'intérêt d'un repos en position allongée, à domicile ou à l'hôpital, n'a pas été mis en évidence. «Un saignement en début de grossesse se solde par une fausse couche dans 50 % des cas, et il n'y a malheureusement rien d'autre à faire qu'attendre», résume le Pr François Goffinet, responsable de la maternité de Port-Royal.
Un bilan médical complet ne sera prescrit qu'après la troisième fausse couche, sauf si le médecin suspecte une pathologie maternelle. Coûteux, ces examens peuvent en effet se révéler inutilement inquiétants, alors que les chances de connaître une grossesse normale après deux fausses couches sont grandes. À ce stade, une simple consultation médicale est conseillée. ... Lire plus sur sante.lefigaro.fr
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