Grossesse : attention à ne pas manger pour deux !
Entre pulsions et besoins vitaux pour l’enfant, la future maman doit veiller à une alimentation saine et équilibrée. Le docteur Armelle Marcilhacy, médecin nutritionniste à Lyon, fait le tri entre idées reçues et vrais interdits.
Mal manger influe-t-il sur les chances de conception ?
Oui. L’excès de poids joue en effet, quelque soit le sexe: l’ovulation est moins bonne chez la femme et la spermatogénèse diminue chez l’homme. Mais le fait d’être trop maigre peut également perturber le cycle hormonal de la femme. Tout commence donc avant même la conception du bébé. Il est essentiel d’avoir une alimentation équilibrée et de tendre vers un poids dans les normes.
La femme enceinte doit-elle s’astreindre à un régime ?
Non ! La grossesse n’est pas une maladie ! Si la femme est en bonne santé, a une alimentation équilibrée, elle n’a pas de régime spécifique à observer. En revanche, la grossesse n’autorise pas tous les excès : il ne faut pas manger pour deux, mais manger deux fois mieux.
Grossesse, douze kilos maximum !
Combien de kilos la future maman peut-elle prendre ?
La norme est de douze kilos, un par mois, plus trois pour les deux derniers mois. Mais pas plus de quatre ou cinq pendant la première partie de la grossesse, qui ne voit pas les besoins augmenter sensiblement. Il est important de conserver des apports normaux et optimaux en macronuriments protéines, glucides et lipides.
Quels sont les autres apports à privilégier ?
Le fer bien sûr, présent dans le boudin noir, le foie, la viande rouge bien cuite mais aussi les moules et l’œuf. Les folates, que l’on trouve dans le foie, la levure et les feuilles vertes à surtout bien laver ! Le calcium, apporté par 3 ou 4 produits laitiers quotidiens, est essentiel pour le squelette du bébé. N’oublions pas la vitamine D, que l’on trouve dans les poissons gras, le beurre, les œufs ou le lait, ou encore les Omega 3, que l’on trouve aussi dans le poisson, l’huile de colza ou de noix, et qui sont nécessaires en deuxième partie de grossesse, quand le cerveau du bébé se développe.
La chasse aux aliments interdits est ouverte !
Quels sont les aliments à proscrire ?
En priorité, l’alcool, le café, le thé et les excitants en général, qui passent dans le sang et dans le placenta, avec des conséquences néfastes pour le fœtus : enfants prématurés, hypertrophies fœtales… Il faut aussi diminuer le sucre et les aliments à index glycémique rapide, comme le pain de mie, les pommes de terre et certaines céréales matinales, qui induisent un risque de diabète gestationnel pour la mère et de macrosomie fœtale pour le bébé. Diminuer le sel, aussi pour prévenir l’hypertension gravidique et le risque d’éclampsie.
Comment éviter la listériose ?
Les produits de la mer crus, charcuterie, rillettes, fromages au lait cru ou persillés sont potentiellement porteurs de listeria, une bactérie dont les effets ne sont pas graves en soi pour la mère, mais qui peut entraîner des décès in-utéro, des accouchements prématurés ou des infections sévères néonatales. Il faut donc les proscrire.
Attention à la toxoplasmose
Et la toxoplasmose ?
On effectue une sérologie de contrôle en début de grossesse. Si elle est négative, mieux vaut prendre ses précautions en lavant soigneusement fruits, légumes et herbes, et en faisant bien cuire la viande rouge. La toxoplasmose, également bénigne chez la femme enceinte, peut-être responsable d’atteinte oculaire ou cérébrale chez l’enfant.
Comment distinguer les bons des mauvais poissons ?
Il faut éviter tous les poissons crus ou fumés (dont sushis, sashimis, surimi…), ainsi que les gros poissons ‘’carnivores’’, qui contiennent des traces de mercure potentiellement dangereux pour le système nerveux central du fœtus. Idem pour les coquillages et fruits de mer, que l’on peut en revanche consommer cuits sans problèmes.
Bien boire et bien bouger pendant sa grossesse
Comment résister aux fameuses ‘’envies’’ de la femme enceinte ?
Ces envies, réelles, relèvent du domaine psychologique. Autant se faire plaisir et y succomber, mais en les contrôlant ! Et gare aux pulsions sucrées, souvent conséquences des régimes hyperprotéinés et sans féculents…
Vos petits plus pour une alimentation réussie ?
Il est important de boire à sa soif, au moins un litre d’eau par jour. S’accorder une petite collation à 16h, aussi. Et comme on n’est pas handicapée, on peut bouger ! Il est essentiel de garder une activité physique, de marcher, nager, faire du vélo… En tout cas l’équivalent d’une demi-heure de marche quotidienne.
Que conseillez-vous après la naissance ?
La mère doit conserver la même alimentation équilibrée pour l’allaitement. Elle peut boire un peu plus, et surtout bien penser aux trois à quatre laitages par jour, tout en évitant les aliments donnant trop de goût au lait, comme le fenouil, le chou, l’oignon, les poireaux… Après deux mois, vous pouvez commencer à diminuer les apports, passer à deux produits laitiers par jour, réduire les quantités de féculents, stopper la collation de 16 heures. Et tout rentrera dans l’ordre, naturellement !
Source: ra-sante.com
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