Mon enfant me confronte : que dois-je faire?

Votre enfant ne vous écoute pas? Il vous désobéit ouvertement? Pourquoi et comment réagir? Voici quelques pistes.

« Pour un parent, un enfant qui n’écoute pas, c’est, presque toujours, un enfant qui n’obéit pas, comme si l’obéissance était une conséquence directe de l’écoute. », note Jean-Luc Aubert, auteur du livre Cet enfant qui n’écoute jamais (éditions Albin Michel). Mais est-ce vraiment l’explication du comportement des enfants confrontant? Pas toujours. Un enfant peut désobéir par défi, par révolte face à l’autorité ou simplement parce que le style de discipline imposé par ses parents ne lui convient pas.

Reste qu’un enfant qui nous confronte constamment et qui ne nous obéit pas nous plonge, comme parents, dans un profond bouleversement. On se pose diverses questions « Est-ce que je fais bien? », « Qu’est-ce que je ne fais pas bien? », « Ai-je raison d’imposer cette discipline? », « Où est-ce que j’ai raté? », etc. On remet en doute nos agissements, mais on ne prend pas la peine de trouver des pistes de solutions constructives. Souvent, il est plus facile de tomber dans des réactions à la chaîne : l’enfant refuse l’autorité, nous confronte, on est plus sévère, il se braque encore plus, etc. La spirale est infernale.

Il ne m’écoute pas!

En fait, il est faux de croire qu’un enfant n’écoute jamais. Si vous vous pliez à l’exercice, vous êtes sûrement capable de différencier ce qu’il écoute de ce qu’il n’écoute pas. La non-écoute est souvent associée à une tâche « plate » dans la tête des enfants, quelque chose dont il ne comprend pas les impacts. Devant une demande pour une activité agréable, on ne recevra pas de sa part autant de résistance.

Aussi, selon l’âge de l’enfant, il y a des différences. « Il y a des tranches d’âges plus sensibles que d’autres. La période qui va de 1 à 7 ans serait apparemment beaucoup plus difficile. Les 7-10 ans seraient, quant à eux, plus « sages ». À partir de 11-12 ans surgissent de nouveaux problèmes d’obéissance. »

Il faut savoir évaluer le tempérament de notre enfant et le nôtre. Souvent, on doit adapter notre style de discipline même si elle « fonctionne » très bien avec un autre enfant. Un style autoritaire peut être très bien adapté aux enfants coopératifs, mais sera sans emprise sur un enfant confrontant. Cela demande alors une très grande implication (et d’énergie et de patience!).

Entre plaisir et frustration…

Les enfants ont souvent de la difficulté à obéir, car ils ne saisissent pas les notions du plaisir différé. Pour eux, arrêter de jouer pour faire une tâche rébarbative (prendre son bain, faire ses devoirs, etc.), c’est vivre une frustration. Les enfants sont beaucoup dans le « ici, maintenant », et peinent à anticiper. « Cette aptitude n’est pas innée, elle est apprise, elle se doit d’être vécue pour être intériorisée. Elle ne s’acquiert que peu à peu : on peut considérer que, si tout se passe bien, vers 6, 7, 8 ans, elle est (à peu près) en place », lit-on dans Cet enfant qui n’écoute jamais.

C’est un peu la même chose pour la conscience de l’autre et les impacts de nos gestes dans leur vie. « L’autre est là, bien sûr – c’est la mère, le père, les frères et sœurs, etc. -, mais il n’est là que par rapport à lui : pour subvenir à ses besoins, l’aider ou, parfois au contraire, dans le cas de ses frères et sœurs ou de ses pairs à l’école maternelle, pour l’empêcher de jouer tranquillement… »  Pour l’aider à vivre positivement l’anticipation, il faut leur apprendre que le fait de savoir ce qui se passera « plus tard » peut être agréable. Quand vous lui dites en le déposant à la garderie « Ce soir, c’est papa qui viendra te chercher. », vous l’amenez à vivre une situation où il peut anticiper quelque chose de positif. Il doit pouvoir aussi vivre certains plaisirs immédiats. Alors, comme parents, il nous faut apprendre à choisir nos batailles. « L’enfant, tout comme l’adulte, ne peut accepter certaines frustrations que si on lui donne, aussi, quelques satisfactions. » Il faut savoir dire « oui » de temps en temps pour que nos « non » deviennent efficaces et compris.

Il écoute son père (ou son prof), mais pas moi! Vraiment fâchant comme situation! L’explication résiderait, selon Jean-Luc Aubert, dans le fait que l’enfant considère comme plus difficile d’accepter une contrainte venant de quelqu’un qui lui a procuré, pendant longtemps, beaucoup de plaisirs immédiats… ce qui est le cas d’une mère, encore plus que d’un père. Depuis sa naissance, et même durant les 9 mois de la grossesse, « une mère a donc inscrit l’enfant dans une démarche de plaisir immédiat ».

 

Source : mamanpourlavie.com