Le bégaiement de l'enfant petit, 2 à 6 ans
Le bégaiement est défini comme un trouble de la fluence.
La fluence verbale se met en place progressivement chez l’enfant, à travers différents paramètres : le débit, le rythme, l’absence d’effort laryngé ou d’articulation. Bien souvent des répétitions accompagnent ses premiers essais. Les répétitions qui touchent une partie du mot (phonèmes ou syllabes) sont les premières à disparaître. Le débit augmente, les pauses diminuent, grâce à la coordination de plus en plus rapide et précise des articulateurs en fonction de la maturation du système nerveux central. Dès 2/3 ans, le rythme caractéristique du langage se développe. La présence inhabituelle et répétée des hésitations, répétitions et arrêts (et les parents sont les premiers à en être conscients) signale une parole qui n’est pas normalement fluente. Mais la frontière entre parole disfluente et parole bégayée est difficile à tracer.
Ce que l’on peut savoir des débuts du bégaiement – qui peuvent être progressifs ou brutaux sans influence sur le pronostic – repose sur le témoignage de l’entourage. Il arrive bien souvent que l’enfant ne bégaie pas en consultation, le propre du bégaiement étant d’être fluctuant. A partir de ce que décrivent les parents, certains critères vont permettre de repérer la présence ou non d’un bégaiement, celui-ci ayant bien sûr des caractéristiques propres à chaque enfant :
- des répétitions compulsives (supérieures à trois et pouvant aller jusqu’à 10, 20…) du premier phonème ou syllabe d’un mot
- des blocages sur certains phonèmes (p, b …) et les voyelles en début d’énoncés
- des prolongations ou allongements démesurés de sons je…
- des pauses inadaptées, en milieu de mots, accompagnées souvent d’un effort respiratoire
En dehors de l’aspect impressionnant de ces accidents de parole, ce qui alerte le plus l’entourage sont les efforts prodigués par l’enfant. Ces efforts – l’enfant pousse sur sa parole – finissent bien souvent par entraîner des grimaces et des mouvements parasites d’autres parties du corps. L’enfant peut également commencer à cacher sa bouche lorsqu’il est en difficulté ou détourner le regard.
La conscience qu’a l’enfant de son trouble est très variable d’un enfant à l’autre – en fonction également de son âge. Il peut ne pas manifester de gêne comme se mettre en colère face à son impuissance à parler. Il arrive également qu’il verbalise ses difficultés.
Quoiqu’il en soit, il est important d’intervenir lorsque l’enfant est en difficulté, de manière à ne pas laisser s’installer toutes ces conduites réactionnelles qui vont entretenir le trouble. L’expérience clinique met en évidence en effet qu’une intervention orthophonique dès l’apparition du bégaiement est d’une grande efficacité. Il s’agira essentiellement de permettre aux parents de réagir de façon adaptée au bégaiement de leur enfant. Si l’enfant continue à bégayer dans les 12 mois suivant le démarrage du trouble, une prise en charge régulière devient nécessaire. Celle-ci implique un travail direct sur le bégaiement avec l’enfant et ses parents. Il est souhaitable qu’elle soit entreprise avant l’âge de 5 ans du fait de la grande plasticité cérébrale à cet âge.
Même si le facteur génétique est maintenant reconnu, on peut espérer que la généralisation de ces traitements entraînera une diminution notable voire la disparition de la souffrance des personnes bègues.
Mon enfant bégaie ! Que faire ?
Le bégaiement est un trouble assez fréquent (8% des enfants) qui apparaît la plupart du temps (80%) au moment de l’élaboration du langage, alors que l’enfant est en période d’acquisition particulièrement intense. Il est indépendant du langage mais peut perturber l’échange en fonction de sa sévérité. Certains enfants ont un très bon niveau de langage et d’autres peuvent avoir un retard.
8 enfants sur 10 vont récupérer spontanément, pour les deux autres, le trouble risque d’être durable. Le problème est de pouvoir reconnaître l’enfant à risque car pour cet enfant-là, un traitement hebdomadaire sera nécessaire. Les éléments à prendre en compte sont les facteurs génétiques et la durée du temps bégayé avant la consultation. En effet si l’enfant bégaie depuis six mois à un an et que le bégaiement ne régresse pas, il faudra entreprendre un traitement régulier. LIRE PLUS SUR begaiement.org
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