COMMENT MIEUX PROTÉGER LES ENFANTS DES RÉSEAUX SOCIAUX ?

Tiktok, SnapChat, Facebook, Instagram et les autres. Ils y passent tous des heures. Quelques idées pour modérer leur usage.

Par Dominique Savidan

Les réseaux sociaux reviennent régulièrement et douloureusement dans l’actualité.

« Si chacun avait fait son travail pour protéger Lindsay, elle serait vivante. » Ce sont les mots de la mère de Lindsay, collégienne de 13 ans qui s’est suicidée fin mai après des mois de harcèlement. Aux États-Unis, une série de procès contre Meta (propriétaire de Facebook et Instagram) et TikTok sont engagés. Avec toujours le même motif : l’impact négatif des réseaux sociaux sur la santé mentale des plus jeunes.

LES MISES EN GARDE D’UNE LANCEUSE D’ALERTE

Faut-il les diaboliser pour autant ? D’abord mieux les comprendre pour mieux les utiliser. La lanceuse d’alerte Frances Haugen, ex- employée de Facebook vient de publier en anglais une mise en garde tirée de son histoire personnelle The power of One*, deux ans après ses premières révélations explosives,

En octobre 2021, elle explique que Facebook (désormais Meta) est parfaitement consciente de ce que ces plateformes font subir aux plus jeunes. L’ancienne salariée de la firme dévoile une série d’enquêtes internes baptisées les « Facebook Files » . L’une d’entre elles porte sur les répercussions néfastes du réseau social Instagram sur les adolescents. Selon l’enquête, 32 % des jeunes filles déclarent qu’Instagram les fait se sentir encore plus mal dans leur peau. L’entreprise le sait, et ne fait rien. Frances Haugen accuse son ex-employeur de privilégier le profit à la sécurité de ses utilisateurs.

ALERTES SUR LE FIL

Facebook dit se préoccuper énormément de la protection des enfants en ligne. La plate-forme a annoncé qu’une nouvelle fonctionnalité permet aux utilisateurs de paramétrer une alerte lorsqu’ils passent trop de temps sur l’application. A condition de le vouloir! Pourtant de nombreux problèmes de santé résultent des abus des réseaux sociaux. Les ados manquent de sommeil, deviennent anxieux, voire dépressifs…

D’autres fonctionnalités assez simples pourraient être mises en place. Frances Haugen en suggère une : <Nous savons depuis vingt ans que si un produit est légèrement plus lent, les usagers ont tendance à moins l’utiliser. Meta pourrait demander à un adolescent le matin à quelle heure il souhaite se coucher et faire en sorte que son fil Instagram devienne plus lent au moment du coucher pour l’inciter à aller au lit. >

Les choses ont-elles changé depuis les Facebook Files ? <Ce qui m’inquiète, poursuit Frances Haugen, dans une interview au site www.ladn.eu

c’est que la sécurité des utilisateurs représente un coût important, et qu’il y a encore des coupes budgétaires chez Meta. De nouvelles vagues de licenciements sont en cours et une partie concerne les équipes de modération et de sûreté. Je crains que la santé mentale des adolescents ne soit toujours pas leur priorité, tout simplement parce que ce n’est pas profitable>. LIRE PLUS SUR MARIEFRANCE