Décrypter et calmer les pleurs de bébé

Ça y est, vous êtes rentrés à la maison avec Bébé. Oui mais voilà, votre nourrisson pleure beaucoup et souvent. Est-ce normal ? Que faut-il faire ? Dois-je l’emmener aux urgences ? On répond à toutes vos questions sur les pleurs du nouveau-né.

Pleurs du nourrisson : stop aux idées reçues

Les pleurs de bébé sont une source de préoccupation récurrente chez les parents. Chez Allo Parents Bébé, le numéro vert de soutien à la parentalité, 20% des appels concernent cette problématique. Nombreux sont les parents inquiets à l’idée de ne pas savoir pourquoi bébé pleure. Et pourtant, ces sanglots sont tout à fait normaux. Sachez que moins de 5% des pleurs ont une origine médicale. Les pleurs sont le seul moyen de communication d’un nouveau-né. Votre bébé vous fait comprendre qu’il a besoin de vous, d’être rassuré, de manger, d’être changé… Pour autant sachez que les pleurs ne sont la plupart du temps pas explicables d’une façon unique. Il n’existe aucune réelle caractéristique qui vous permettraient de comprendre ce qui les a déclenchés.

Avec l’habitude les mères peuvent néanmoins réussir à identifier certains pleurs fonctionnels et ponctuels.

Les premiers mois de vie d’un nourrisson sont particuliers. Alors que pendant neuf mois il n’avait besoin de rien, le voilà soumis à différentes contraintes comme manger, être changé, boire etc. Or, il est incapable de répondre tout seul à ses besoins. Ces pleurs font partie du développement normal d’un enfant. Ils sont même le signe de sa bonne santé. «Un bébé qui ne pleure pas c’est étrange» prévient le Dr Picherot. Une étude réalisée auprès des Masaï du Kenya en 1974 a même montré qu’en période de grave sécheresse, les bébés qui survivaient étaient ceux qui pleuraient le plus.

En résumé, quand bébé pleure, assurez-vous que sa couche est propre, qu’il a mangé à sa faim, qu’il n’a pas soif, vérifier aussi sa température (à partir de 38°C, il est préférable de l’emmener chez le médecin). Et si à priori tout est normal, ne stressez pas. C’est le propre des petits humains que de pleurer même lorsqu’ils sont repus ou changés. Selon le pédiatre Gisèle Gremmo-Feger*, la fréquence des pleurs augmentent la deuxième semaine de vie, culmine lors du deuxième mois (entre six et huit semaines), puis diminue et se stabilise vers cinq mois. Soyez patients !

Il pleure parce qu'il est constipé

La fameuse « colique du nourrisson » constitue plutôt une façon de décrire les pleurs qu’un symptôme d’une pathologie. « Il s’agit même d’une expression très française pour désigner des pleurs excessifs, précise le Dr Picherot. Expression qui porte à confusion. On assimile encore trop le bébé à un tube digestif et les médecins sont encore très prompts à prescrire des médicaments ou à préconiser un changement de lait sans raison ».

« L’analyse » des pleurs de bébé sur mobile

Interpréter les pleurs du bébé, voilà ce que promettent certaines applications sur mobile. Il vous suffit de place le microphone près de votre nourrisson et… en seulement 10 SECONDES, la traduction apparaît : faim, stress, inconfort ou ennui. Des chercheurs chez IBM réfléchissent même à la construction d’un ordinateur capable d’analyser les émotions humaines. Quant aux japonais, ils ont mis au point un programme informatique qui permet d’analyser les pleurs de l’enfant. Selon les premiers tests, le programme serait parvenu à 100% de réussite. Ces tentatives technologiques sont invalidées par la recherche qui montre bien qu’il est impossible d’associer une cause précise à un pleur. Un enfant qui pleure a en général simplement besoin d’un câlin, et ça, le téléphone ne pourra pas le lui donner.

Les pleurs ont beau être normaux sur un plan médical, ils n’en sont pas moins difficilement supportables pour les parents qu’ils inquiètent, perturbent, fatiguent voire énervent. Certaines personnes sont plus ou moins tolérantes face aux cris du bébé. Dans les sociétés occidentales, les pleurs du bébé sont vite perçus comme « anormaux » et l’enfant peut très vite être catalogué comme « difficile ». Or, il n’y a rien de plus normal qu’un bébé qui pleure. Tout est une question de perception. Les parents épuisés et donc intolérants aux pleurs sont certainement plus nombreux que les bébés gros pleureurs.

Ses pleurs sont dus à des problèmes digestifs

Il se tortille en pleurant, il a des gaz ? C'est un phénomène très courant chez les nouveau-nés, souvent désignés par le terme « coliques du nourrisson ». Ils mangent souvent et leur digestion est parfois difficile. En le prenant sur votre bras, tête sur le côté près de votre coude, avec votre main qui maintient son abdomen, il peut s'apaiser très rapidement. Vous pouvez aussi lui masser le ventre avec le plat de la main, en faisant de larges ronds autour du nombril.

Il pleure car il est mal à l'aise

Certains bébés ne supportent pas de rester avec une couche sale et ils le font savoir. Dès qu'il est au sec, bébé s'apaise. Autre cause possible des protestations de bébé, une température trop élevée dans sa chambre. Veillez à ne pas dépasser 18 à 19 °C et ne le couvrez pas trop.

En fin de journée, parfois, il hurle

On ne connaît pas bien les causes de ce « blues du soir », mais certains bébés sont mélancoliques à la tombée de la nuit et l'expriment par des pleurs continus pendant une bonne demi-heure. Ca vous stresse et il le sent. Du coup impossible de le calmer. Faites appel à l'autre parent ou à une tierce personne pour le consoler.

Pleurs de bébé : si ça dure, consulter un médecin

Il faut être attentif aux pleurs inhabituels et inconsolables. Si le fait de le prendre dans les bras ne le calme pas, s'il a l'air de souffrir, vérifiez sa température. Ne tentez pas l'auto-médication et au moindre doute, consultez un médecin. A partir de 2-3 mois, on distingue mieux les cris inhabituels : ils peuvent être dus à un problème de reflux gastro-oesophagien, très courant chez les bébés. Un lait épaissi ou un traitement prescrit par le médecin calmeront la douleur.