Témoignage : mon bébé est décédé à 20 jours à cause d’erreurs médicales
Quelques jours après son accouchement, Emmanuelle a subi une tragédie. Elle a perdu la petite fille qu’elle venait de mettre au monde. Elle a souhaité partager son histoire afin d’éviter un tel drame à d’autres familles.
J'ai accouché le 19 novembre 2019 à 20 h 38. Ma grossesse s’est bien déroulée, et mon terme était dépassé depuis 4 jours. Je me suis donc rendue à la maternité pour que mon accouchement soit déclenché.
Un travail douloureux pour le bébé
Dans la matinée, on m’a injecté du Syntocinon®, de l’ocytocine de synthèse, une hormone qui permet de maintenir le rythme des contractions. Après quelques heures, le cœur du bébé commençait à ralentir, et la sage-femme a arrêté l’injection sans nous expliquer ce qu’il se passait. 45 minutes plus tard, l’ocytocine a été remise. Dans la soirée, les battements du cœur sont descendus très bas mais à aucun moment on ne nous a expliqué la situation. Le travail a duré 10 heures. Le médecin est arrivé une heure avant l’accouchement. Après avoir regardé le monitoring, il a dit que cela pouvait attendre un peu et n’a pas estimé pertinent de procéder à une césarienne. J’ai donc accouché par voie basse, et ma fille ne bougeait pas quand elle est sortie. Elle manquait d’oxygène et son taux de lactate était très élevé.
Une nuit à convulser
Elle a passé la nuit sous surveillance, et fait des convulsions à plusieurs reprises sans que personne ne vienne m’en parler. A 6 h du matin je suis allée voir ce qu’il se passait, elle convulsait sous mes yeux. Le pédiatre est arrivé à 7 h. Deux heures plus tard, l’équipe médicale a décidé de la transférer dans un hôpital spécialisé. Elle avait un œdème jusqu’au cerveau et a été placée en coma artificiel pendant 3 jours. Les médecins ne voulaient pas se prononcer. Ils ne savaient pas à quoi c’était dû.
Une succession de mauvaises décisions médicales
Un IRM a révélé que toutes les cellules de son cerveau étaient détruites. On m’a dit que c’était dû à la durée de l’accouchement, à l’effet secondaire du Syntocinon® et aux nombreuses convulsions. Les médecins ont dit qu’elle avait peu de chances de survivre et qu’elle souffrait. Des médicaments l’aidaient à supporter la douleur, elle était sous oxygène. Ça a duré 20 jours. On a décidé avec mon mari de lui retirer le tube qui la maintenait en vie et elle est décédée le jour-même.
On a été très bien accompagnés, notamment par le pédiatre de l’hôpital qui m’appelle encore aujourd’hui, et cela a été un immense soutien dans cette terrible épreuve. De son côté, la maternité a commencé par dire que tout c’était bien passé pendant l’accouchement et que notre fille avait une maladie. Mais nous avons réalisé des examens poussés afin de savoir si notre fille était atteinte d’une maladie rare, et rien n’en n’est ressorti. Le pédiatre de la clinique a donné de mauvaises informations dans le dossier. Il a tout décalé de 2 heures. Les monitorings montrent qu’elle souffrait, et une césarienne aurait dû être pratiquée à ce moment-là. Si elle avait été transférée de suite dans l’hôpital spécialisé (et non 12 heures après), son cerveau aurait moins souffert.
Un soupçon de surdose de Syntocinon®
Avec mon mari, nous avons décidé de porter plainte contre la clinique dans laquelle j’ai accouché. L’argent ne nous intéresse pas du tout. Le dossier a été transféré au niveau de la Brigade des Stupéfiants car on soupçonne une surdose du produit (le Syntocinon®) que ma fille n’a pas supporté. Je souhaite que la clinique ferme et que le Syntocinon® soit interdit car nous ne sommes pas la première famille à laquelle cela arrive. Et ce que je veux par-dessus tout, c’est que l’erreur médicale soit reconnue. Nous ne lâcherons pas malgré l'immense souffrance à laquelle nous devons faire face.
Source : Autre presse
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