Enceinte ou mère et étudiante : trois jeunes femmes racontent leur parcours pour réussir leurs études
En France, près de 110.000 étudiants concilient formation et vie de parents. Rencontre avec trois femmes qui ont eu un ou plusieurs enfants pendant leurs études.
Loïs a accouché en deuxième année d’école d’infirmière, Hawa en licence 2 puis en L3 et Susie, deux mois après son bac. Aujourd’hui infirmière, cheffe d’entreprise et ingénieure, elles ont obtenu leur diplôme en jonglant entre grossesse, parentalité et études.
En France, près de 110.000 étudiants (4,5%) sont aussi parents, d’après une étude de l’Observatoire de la vie étudiante (OVE) de 2016. Une majorité a eu ses enfants en dehors des études. Seuls 1,2% deviennent parents au cours de leur cursus, le plus souvent après une grossesse non désirée.
Planning aménagé des cours pour les étudiantes mères
Loïs a découvert sa grossesse, "non planifiée", à la rentrée de 2e année d’école d’infirmière. Alors âgée de 20 ans, elle attend trois mois de grossesse pour en parler à sa responsable de formation. Il n’existe pas de congé maternité pour les étudiantes qui doivent s’arranger avec leur établissement. "La directrice m’a fait un planning aménagé pour la fin de la grossesse, je pouvais suivre uniquement les TD obligatoires pour valider l’examen et je sautais le reste", précise l’infirmière, qui a accouché en juin 2019, quelques jours après ses partiels.
Comme 25% des étudiantes concernées, Hawa a interrompu son cursus pendant au moins six mois. Elle choisit d'arrêter sa L2 en février et de la reprendre à la rentrée suivante : "j’ai accouché en septembre et j’ai pu suivre les cours à distance", aidée de sa "petite équipe" de copines qui lui envoyaient les cours.
À sa rentrée en prépa, Susie informe "directement" sa professeure principale qu’elle est mère. "Elle m’a fait un planning spécial de khôlles (interrogations orales, ndlr) entre midi et deux, j’avais choisi une ‘petite’ prépa pour ça".
D’après l’étude OVE de 2016, 50% des mères étudiantes valident leur premier semestre contre 64% des étudiantes sans enfant. Perturbée par une "grosse crise d’asthme de son fils", Susie, pourtant première de sa classe, a par exemple "raté" certaines épreuves de concours, sans conséquence pour la suite de son parcours.
Pour les filles l'égalité professionnelle reste à conquérir
Pour réussir ses études avec un enfant, beaucoup d'énergie et d'organisation
"J’ai toujours informé mes professeurs de ma situation, conseille Hawa, il faut poser les questions et montrer qu’on ne veut pas lâcher". Mais il n’est pas toujours facile de parler de sa maternité à des professeurs que l'on ne voit que 'quelques heures en amphi'", nuance Susie. Réussir ses études en étant parent requiert une grande énergie et beaucoup d’organisation. Susie décrit une "routine très cadrée". Lever 5h30, départ pour la crèche à 7h, retour à 18h, repas, coucher du bébé, révisions. Loïs se souvient avoir fait des concessions, en arrêtant d’allaiter pour ne pas s’épuiser. Hawa a cessé "de se prendre la tête avec le ménage". Lire la suite sur letudiant.fr
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