Mon ado est tout le temps fatigué : que faire ?
L’image quelque peu irritante de l’adolescent vautré, levé à midi, abusant du leit-motiv de sa fatigue à toute demande d’effort, ne doit pas faire oublier que le problème existe objectivement : plus de 40% des adolescents scolarisés se disent fatigués, en perte d’activité physique, intellectuelle et psychique. Une impression cependant souvent variable, sujette aux circonstances, car ne voit-on pas notre adolescent tout à coup retrouver de l’énergie à l’occasion d’un événement qui le motive ? Certes, la quantité de travail, les rythmes scolaires, la vie urbaine absorbent une grande part de ses forces. Mais pour l’aider à tenir, il ne suffit pas de mener la guerre contre son refus de se coucher plus tôt et contre tous les écrans. Quand le repos ne fait pas disparaître la fatigue de mon ado dite “naturelle“, quand l’adolescent se sent installé dans une asthénie chronique, il faut envisager une autre fatigue, plus préoccupante encore : cette fatigue relève de la pathologie, et c’est elle qui requiert notre attention ici. Cette fatigue signifie toujours quelque chose. Que peut-elle nous dire? Quelles réponses apporter ?
Un sentiment de vide
La fatigue de votre ado peut traduire d’abord un sentiment très délétère sur la vitalité : la frustration. Provoquant une image dégradée de lui-même, la frustration peut conduire l’adolescent à l’inertie : « puisque je ne peux pas avoir ce que je veux, autant ne pas faire ». Mais l’inactivité produit de la “mauvaise“ fatigue. Le vide absorbe l’énergie comme le trou noir absorbe la lumière. Et on l’entendra dire : « J’en ai marre, tout me gonfle… j’arrive pas à m’endormir… en classe, je suis crevé, je dors à moitié… », et opposer une passivité tenace à la moindre injonction. On le voit ainsi se rendre incapable d’intégrer le réel. L’état de fatigue de l'ado lui fait alors comme une protection qui le sépare du monde qui lui fait peur. Et ce sont bien souvent en effet des peurs qui sont à la source de la fatigue chronique. L’amener à les identifier, les exprimer sans honte est essentiel. Assurez-le de votre compréhension, même si vous les jugez hors de propos ou excessives. Rappelez-vous ! L’adolescent ne connaît guère la mesure, surtout en ces temps modernes de surenchère émotionnelle.
Des signes de stress
Le stress est une réaction naturelle, réponse de l’organisme aux contraintes et aux pressions de l’environnement. Pas bien difficile d’identifier ces pressions qui n’épargnent pas l’adolescence et s’ajoutent aux bouleversements physiques et psychiques propres à cet âge de la vie, contribuant largement à la fatigue : une vie familiale souvent troublée ; le climat élitiste régnant à l’école ; le matraquage médiatique sur les conflits et menaces de notre monde, renforçant le sentiment d’impuissance et encourageant peu le désir de grandir ; des adultes eux-mêmes déstabilisés. Les effets du stress relèvent d’un état dépressif, qui se manifeste par les symptômes d’une fatigue chronique. L’anxiété et ses troubles du sommeil, est la cause première de la fatigue des adolescents. N’hésitez pas à lui parler des conséquences sur nos vies. Le moins émotionnellement possible.
Des substances destructrices de la volonté
On oublie trop souvent, lorsqu’on évoque les dangers du cannabis dont l’usage, à des degrés divers, est si répandu chez les adolescents ; de parler des conséquences (très fréquentes mais non systématiques) sur les capacités à vouloir, à désirer aller de l’avant, à être actif. Le cannabis est un inhibiteur de la volonté, il entretient chez l’adolescent, encore trop peu structuré psychiquement pour prendre la pleine mesure des conséquences de cet effet, l’illusion qu’il « contrôle parfaitement la situation ». Décryptez ses paroles qui cherchent à rationaliser sa passivité : rien ne l’intéresse parce que rien n’est intéressant ! Il est préférable de comprendre qu’en s’habituant au manque d’activité, en vivant sur cette autre illusion qu’il est mieux pour lui de vivre protégé du réel inquiétant, il ne supporte aucun effort, éprouve son inaction comme un état de fatigue. On parle alors du syndrome « amotivationnel ». Vigilance absolue, discrète mais sans relâche. L’art de dissimuler est sa grande spécialité, et souvent d’abord pour vous protéger.
Fatigue et alimentation
Liée aussi à l’état psychique, autant qu’aux habitudes culturelles, l’alimentation joue un rôle important sur la fatigue. On connaît chez les adolescentes, et de plus en plus jeunes, les ravages du diktat de la minceur. Il est évident que, insuffisante, déséquilibrée, elle crée des troubles de l’énergie. Ne laissez pas le temps à ces troubles de s’organiser en pathologie : intervenez vite, sans vous laisser impressionner ou abuser par ses refus et ses dénégations. Tant pis pour la mauvaise humeur que vous provoquerez. Face à ces manifestations, pas d’autre choix que d’opter pour la prise en compte rapide des troubles perturbateurs de l’état physique et psychique de l’adolescent, car les conséquences de la fatigue sont souvent lourdes. Les bons gestes conjuguent écoute bienveillante, mais ferme, et sollicitation d’aides médicales. Mais aussi, le plus possible, des règles de vie équilibrée pour toute la maison, offrant un environnement rassurant.
Source: aufeminin .com
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