Mères célibataires par choix : "c'est la meilleure décision de ma vie"
Plus de 50 % des femmes ayant recours à des donneurs de sperme sont des femmes célibataires qui ont l'intention d'élever seules leur enfant, selon les dernières données de l'une des plus grandes banques de sperme du monde, Cryos International.
Cryos fournit du sperme de donneur et des ovules congelés à plus de 100 pays dans le monde.
Selon ONU Femmes, il y a dans le monde plus de 100 millions de mères qui élèvent seules leurs enfants.
Bien qu'il n'y ait pas suffisamment de données sur le nombre de mères célibataires par choix, les femmes qui choisissent d'élever seules leurs enfants sont souvent confrontées à des défis sociaux, culturels et même juridiques lorsqu'elles fondent une famille selon leurs propres conditions.
Nous avons parlé à quatre femmes de leur parcours personnel vers la maternité et de ce qu'elles ressentent lorsqu'elles élèvent leurs enfants sans partenaire.
"La meilleure décision de ma vie"
Mam Issabre, de France, a toujours voulu être mère. Après y avoir réfléchi pendant des années, elle a finalement décidé de le faire seule il y a deux ans.
"J'ai décidé d'en parler à ma mère, et elle m'a dit que c'était peut-être le bon moment pour essayer, car j'avais 38 ans à l'époque", se souvient-elle.
"J'ai pris ma décision en décembre et en février, j'étais enceinte", raconte l'animatrice radio.
Neuf mois plus tard, Mam a donné naissance à une petite fille en bonne santé appelée Imany.
Tout semble simple, mais elle a d'abord dû surmonter un obstacle majeur : à l'époque, les traitements de fertilité n'étaient pas accessibles aux femmes célibataires en France.
Son médecin lui avait recommandé de se rendre à l'étranger pour l'insémination, mais Mam a réussi à trouver un autre médecin disposé à effectuer la procédure.
Elle dit qu'elle ne savait pas que c'était illégal, mais qu'elle pensait simplement qu'il n'était pas possible de pratiquer l'intervention dans le pays.
En juin de l'année dernière, la France a adopté une loi autorisant les femmes célibataires et les couples de lesbiennes à bénéficier de traitements de fertilité, auparavant réservés aux couples hétérosexuels, après deux ans de débats au Parlement et de manifestations de masse.
"Un cadeau de Dieu"
"Je vieillis, alors peut-être qu'un enfant est un très bon cadeau de Dieu", dit Mam
Un an après, Mam réfléchit au fait qu'elle est devenue mère.
"La première fois que j'ai tenu ma fille dans mes bras est le moment où j'ai vraiment réalisé que j'étais une maman", dit-elle. "J'ai beaucoup pleuré ce jour-là ".
"C'était un moment très émouvant - c'est la meilleure décision de ma vie", ajoute-t-elle.
Mam a opté pour un donneur anonyme car elle voulait protéger sa fille d'un éventuel rejet.
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"Je ne veux pas qu'elle ait cette image d'un père alors qu'il se voit juste comme un donneur et c'est tout", explique-t-elle.
"J'espère que c'est une bonne décision pour moi et ma fille, mais je lui expliquerai tout quand elle sera assez grande".
"Mon rêve est d'avoir quatre ou cinq enfants, dit-elle, mais je vieillis, alors peut-être qu'un seul enfant est un très bon cadeau de Dieu." Lire plus sur bbc.com
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