Une triste histoire de mariage
Je me suis mariée à 36 ans avec un homme de 16 ans mon aîné. Je n’aimais pas cet homme laid, alors que moi j’étais très belle. Cet homme paresseux, alcoolique, chiâleux et maniaco-dépressif, je n’ai jamais pu le quitter, car il me faisait pitié. J’en ai de plus pris soin pendant les 18 dernières années de sa vie. C’est un cancer généralisé qui l’a emporté.
Avant de mourir, il m’avait demandé ce que j’allais faire après son décès. Je lui avais alors répondu : « Je verrai dans le temps comme dans le temps ! » Mais je n’en pensais pas moins au plus profond de moi-même : « Commence par mourir mon vieux, car j’en ai assez de toi et de la vie de merde que tu m’as imposée depuis notre mariage ! »
Il est parti sans que je ne verse aucune larme. Au fond, je m’en fichais complètement de sa mort. J’ai acheté une niche au cimetière pour y mettre ses cendres. Des cendres que je suis allée porter en personne, en taxi. Je ressentais ça comme si je faisais enfin la livraison que j’avais rêvé de faire toute ma vie. Je n’y suis plus retournée. Le cimetière a fini la job !
Au retour, me sentais légère et libérée. J’ai pris un bain, je me suis habillée avec mon plus beau linge. Après m’être parfumée, j’ai ouvert les fenêtres pour respirer l’air frais. Des fenêtres que je n’avais pas ouvertes depuis si longtemps parce qu’il ne supportait aucun courant d’air. J’ai mis ma nappe de dentelles sur la table et j’ai mangé mon repas à la lueur des chandelles en me disant « Vive la liberté ma vieille ! Et promets-moi que plus jamais un homme n’entrera dans ta vie !» Et j’ai tenu promesse, malgré les courtisans alentours.
Je ne me suis jamais ennuyée depuis. Alors à toutes celles qui cherchent à se caser avec un homme alors qu’elles sont à la retraite et en âge de profiter des bienfaits de la vie en solitaire, je dis : « Vous êtes folles ! » Pour moi, le mariage entre personnes âgées, c’est de la pure folie. Et cela, même si le monsieur a de l’argent. Je me suis mariée pour répondre aux normes de la société de l’époque, mais soyez convaincue Louise, qu’on ne m’y reprendra pas. D’ailleurs je condamne tous les vieux qui convolent.
Une vieille qui n’a jamais aimé être mariée
Et pourquoi condamner les autres quand votre expérience ne les concerne pas ? Vous avez pleinement le droit de prêcher pour votre paroisse, sans que cela n’entraîne le même raisonnement et mène aux mêmes conclusions pour tout le monde.
Source: journaldemontreal.com
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