« Maitresse depuis 15 ans, j`ai essayé d`aimer d`autres hommes, en vain »

« Le grand amour, je l'ai rencontré, il y a quinze ans. J'ai eu le coup de foudre pour cet homme pas vraiment beau mais tellement plus vivant que les autres. Plus drôle, plus intense, plus gai. Plus tout. Il m'a draguée ouvertement, ce qui a beaucoup fait jaser, d'autant qu'il était marié et père d'une petite fille.

 

Je l'ai trouvé gonflé, et ça m'a plu. Le statut de maîtresse ne m'a jamais fait délirer, et j'étais convaincue que ce ne serait qu'une passade.

Mais ce qui a commencé comme une blague, pour tromper l'ennui d'un week-end, s'est vite transformé en passion destructrice. Pendant deux ans, Georges et moi, nous nous sommes adorés, déchirés, quittés, retrouvés. Et de nouveau séparés, le soir où j'ai compris qu'il ne quitterait pas sa femme. Je n'ai jamais douté de son amour pour moi, mais j'ai craint de lui en vouloir d'avoir gâché ma vie. J'ai coupé les ponts, le coeur brisé, avec la volonté de construire une vie « normale ».

Un mariage, deux enfants et un divorce plus tard, je suis revenue vers lui. Il était libre. Mais épuisé par un divorce éprouvant. Et moi, curieusement, je n'avais plus envie de partager le quotidien avec lui. En me voyant fondre à nouveau, j'ai compris qu'à mes yeux Georges est irremplaçable. J'ai essayé d'aimer d'autres hommes, en vain. En le retrouvant, j'ai réalisé et accepté qu'il n'y aurait jamais de fin à notre histoire, que j'avais besoin de le savoir dans ma vie. Mais pas constamment. Nos caractères sont incompatibles. Et surtout, je crois que j'ai appris à l'aimer de cette manière hors norme. »

 

Colette