L`huile de coco, un ``pur poison`` selon une professeure de Harvard

Lors d'une conférence assassine envers les superaliments, une épidémiologiste a fustigé l'huile de coco, l'accusant d'être dangereuse pour la santé.

Nourrissante pour la peau et les cheveux, bonne pour la cuisson et intéressante pour limiter le surpoids, l'huile de coco s'est hissée depuis plusieurs années au rang de «superaliment». Une hérésie selon Karine Michels, professeure d'épidémiologie à l'université de Harvard. Elle serait même «l’une des pires choses que vous pouvez manger», a-t-elle déclaré lors d'une conférence à l'université de Fribourg (Suisse), comme le rapporte le site du quotidien britannique The Guardian ce mercredi 22 août.

'' Un pur poison''

Dans un discours filmé intitulé «Huile de coco et autres erreurs nutritionnelles», Karine Michels, également directrice de l'Institut de prévention et d'épidémiologie des tumeurs de l'université suisse, dément la supposée efficacité des superaliments, et va plus loin en accusant l'huile de coco d'être «un pur poison» pour le corps et la santé. Ce discours de 50 minutes et prononcé en allemand, a été regardé près d'un million de fois sur Youtube.

À l'origine des critiques acerbes ? Les graisses dites «saturées» contenues en grand nombre dans l'huile, et connues pour augmenter le risque de maladies cardiovasculaires lorsqu'elles sont consommées en excès. Effectivement, l'huile de coco en est riche à près de 82%, quand le beurre en contient 63 %.
Le site du Guardian rappelle que les déclarations de la professeure confirment les conclusions de l'Association américaine de cardiologie, rendues en 2017 : «Parce que l'huile de noix de coco augmente le cholestérol LDL, une cause de maladies cardiovasculaires, et n'a pas d'effets positifs compensateurs connus, nous déconseillons son utilisation».

Des scientifiques divisés

Lors d'un précédent article consacré aux idées reçues sur les bienfaits de l'huile de coco, le professeur Philippe Legrand, expert à l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) et directeur du laboratoire de nutrition humaine de l'Agrocampus Inra à Rennes, se montrait moins inquiet. Le professionnel rappelait «que ce ne sont pas eux (les acides gras saturés, NDLR) qui sont toxiques, mais la consommation excessive de certains». Toujours selon le professeur Legrand, l'huile de coco contient des acides gras saturés dits «à chaîne moyenne». «Mieux assimilés par l'organisme, ces derniers ne sont pas stockés. Les résultats (des études scientifiques, NDLR) ont alors prouvé qu'il n'y avait aucun lien entre les acides gras saturés de l'huile de coco et les maladies cardiovasculaires», concluait-il.

 

 

Source : madame.lefigaro.fr