L’origine esclavagiste du défrisage
La cosmétologue camerounaise Naturi Ebène, militante panafricaniste et afrocentrique devenue par engagement idéologique une pionnière de l’entretien du cheveu crépu dans le but de restituer l’authenticité de la beauté naturelle africaine, nous livre l’origine très inattendue du défrisage et nous dit “Les origines du défrisage remontent à l’esclavage.
Comme je l’expliquais, la chevelure revêt une symbolique importante en Afrique, les coiffures de l’époque permettaient parfois d’identifier de quelle société ou région africaine provenait une personne [coiffure totémique, clanique, sociale]. Une fois capturés, les esclaves (homme comme femme) subissaient le rasage de leur cheveux afin qu’ils ne puissent plus communiquer. Plus qu’une perte capillaire, c’était avant tout une privation d’identité afin de les affaiblir et de les déshumaniser.
Lorsque les négriers arrachaient les esclaves à leur terre et les transportaient vers les Amériques, la traversée durait de nombreux mois, souvent plus de six mois. Les cheveux rasés des esclaves avaient le temps de repousser, et ceux dont les cheveux n’avaient pas été coupés, poussaient également. Nous pouvons très facilement imaginer à quoi peut ressembler une chevelure qui n’a pas été lavée, peignée ou soignée durant plus de six mois.
Et ce dans les conditions dramatiques dans lesquels étaient transportés les esclaves. A leur arrivée aux Amériques, ils subissaient en plus de leur condition d’esclaves, les railleries auteur de leurs cheveux sales et non entretenus. A cette époque, une des punitions que les maîtres infligeaient aux esclaves récalcitrants, était de leur plonger la tête dans une lessive d’eau et de soude caustique. Hormis les brûlures, les autres esclaves observaient que cette préparation lissait le cheveu en le défrisant. Les prémices du défrisage moderne était nés »
Par : African History-Histoire Africaine
Source : Le retour au naturel, Naturi Ebène, pages 33 & 34.
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