6 choses étonnantes à connaître sur la flore vaginale
Le vagin abrite plusieurs milliards de bactéries qui assurent sa protection vis-à-vis de microbes pathogènes. Mais de nombreux facteurs sont susceptibles de bouleverser son équilibre.
Les bactéries résidant dans les intestins font régulièrement parler d’elles pour leur implication dans des pathologies telles que le diabète, les cancers ou encore la maladie de Crohn. Mais leurs consœurs qui peuplent le vagin sont, elles, encore mal connues du grand public. Pourtant, cette communauté de microbes, appelée «microbiote» ou «flore», est d’une importance capitale, puisqu’elle est garante de la bonne santé vaginale. Cette protection repose toutefois sur un équilibre très fragile, susceptible d’être perturbé par de nombreux facteurs: hygiène inadaptée, antibiotiques, tabac, ménopause... Voici 6 choses à savoir pour préserver au mieux cet organe discret qu’est le microbiote vaginal.
1- Une flore vaginale déséquilibrée est la porte ouverte aux infections
Chez une femme adulte, chaque millilitre de sécrétions vaginales est composé de 100 millions à 1 milliard de micro-organismes. La plupart sont des bactéries du genre Lactobacillus. Ce sont elles qui protègent le vagin des infections. En fabriquant de l’acide lactique, les lactobacilles rendent le milieu acide, et donc hostile à bon nombre de microbes. Mais il peut arriver que le nombre de ces «bonnes» bactéries diminue. C’est par exemple le cas au cours des règles, où le sang fait diminuer l’acidité. La population de lactobacilles se clairsème, au profit d’autres espèces, comme les staphylocoques dorés, responsables du syndrome du choc toxique en cas de port prolongé de tampon.
«En clair, moins il y a de lactobacilles, plus le risque de contracter une infection urinaire ou génitale augmente», résume le Dr Jean-Marc Bohbot, infectiologue spécialisé dans les infections urogénitales à l’Institut Fournier à Paris et auteur, avec Rica Etienne, du livre «Microbiote vaginal, la révolution rose»*.
2- Un excès d’hygiène détruit le microbiote vaginal
Contre toute attente, l’hygiène figure en bonne place sur la liste des éléments perturbateurs de la flore vaginale. «Il faut à tout prix éviter les pratiques hygiéniques inadaptées», souligne le Dr Bohbot, qui rappelle que le vagin est une cavité «autonettoyante». Sont à bannir les toilettes trop nombreuses (deux par jour maximum), les douches vaginales, l’utilisation de produits antiseptiques, de gels douches et de savon de Marseille, le port de protections hygiéniques en dehors de la période des règles. «Il faut également éviter de se laver à l’eau seule car cela détruit le film hydro-lipidique à la surface du vagin et entraîne inévitablement une sécheresse, ajoute le Dr Bohbot. Il existe des produits adaptés qui laissent un film protecteur à la surface de la vulve.»
3- Fumer tue aussi la flore vaginale
Les nombreux méfaits du tabac sont désormais bien connus. Mais son action délétère sur la flore vaginale l’est moins. «À partir de 30 cigarettes par semaine, le risque de déséquilibre de la flore est multiplié par trois», affirme le Dr Bohbot. Cela s’explique de la façon suivante: le tabac entraîne une diminution de la prolifération des cellules vaginales, pourvoyeuses du carburant dont se nourrissent les lactobacilles, le glycogène. Ce déficit en glycogène va entraîner une diminution du nombre de ces bonnes bactéries et, inévitablement, un déséquilibre du microbiote (une «dysbiose»). «Trois mois sont nécessaires après l’arrêt du tabac pour que le microbiote vaginal retrouve son équilibre, précise le Dr Bohbot. La prise de probiotiques, des gélules contenant des lactobacilles spécifiques du vagin, peut y contribuer».
4- Les rapports sexuels ne provoquent pas directement d’infections
Le pénis masculin abrite lui aussi un microbiote. Mais ni les mycoses, ni les cystites, ni les vaginoses ne sont transmises par le partenaire sexuel. Ce ne sont pas des infections sexuellement transmissibles. Par contre, les rapports sexuels favorisent les récidives de cystite. En effet, les mouvements du pénis entraînent un déplacement des bactéries fécales responsables des infections urinaires, les colibacilles, vers l’appareil urinaire. Lire plus sur sante.lefigaro.fr
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