Le Cancer du Col de l’Utérus : Une Maladie Transmise par l’Homme

Le cancer du col de l’utérus est l’un des seuls cancers aujourd’hui connus pour avoir une origine infectieuse : le virus HPV (papillomavirus humain). Transmis principalement par voie sexuelle, ce virus est majoritairement transmis par l’homme. Pourtant, trop peu de femmes savent que derrière cette maladie grave se cache une infection souvent silencieuse, mais évitable.

Le papillomavirus est extrêmement courant. La majorité des hommes et des femmes seront exposés à ce virus au cours de leur vie sexuelle. Dans la plupart des cas, le corps l’élimine naturellement sans conséquence. Mais chez certaines femmes, des types de HPV à haut risque peuvent s’installer durablement au niveau du col de l’utérus et provoquer des lésions précancéreuses. Si elles ne sont pas dépistées et traitées à temps, ces lésions peuvent évoluer en cancer.

Ce qui rend ce cancer particulièrement injuste, c’est qu’il est évitable. Il existe un vaccin efficace contre les types de HPV les plus dangereux, recommandé aussi bien chez les filles que chez les garçons dès l’adolescence. Pourtant, les taux de vaccination restent faibles, notamment en Afrique et dans certaines régions du monde où les tabous autour de la sexualité freinent l’information et la prévention.

La responsabilité masculine est souvent absente des discours de prévention. Pourtant, les hommes sont les porteurs principaux du virus et peuvent le transmettre à leurs partenaires sans le savoir, car ils sont souvent asymptomatiques. Intégrer les hommes dans les campagnes de vaccination et de sensibilisation est donc essentiel. Protéger les femmes commence aussi par impliquer les hommes.

Le dépistage reste une arme de prévention cruciale. Un simple frottis régulier peut permettre de détecter les anomalies bien avant qu’elles ne deviennent cancéreuses. Pourtant, dans de nombreuses régions, ce geste de santé essentiel reste encore inaccessible ou entouré de peur et de silence.

Briser le tabou autour du cancer du col de l’utérus, c’est aussi parler ouvertement de sexualité, de prévention, de vaccination et de responsabilité partagée. C’est reconnaître que ce n’est pas uniquement une “maladie de femmes”, mais une infection virale dans laquelle l’homme a un rôle déterminant.

Protéger la santé des femmes passe par l’éducation, l’accès à l’information, et une mobilisation collective. Car derrière chaque cas de cancer du col de l’utérus évitable, il y a un silence de trop.