Charité : Il y a plus de joie à donner qu’à recevoir
LE LIEN ENTRE CHARITÉ ET BONHEUR PERSONNEL SEMBLE IMPROBABLE…
Il y aurait plus de joie à donner qu’à recevoir entend-on souvent dire. Ce séduisant et humaniste précepte issu des milieux religieux parait, toutefois, lointain voire utopique quand on imagine que le présupposé altruiste qu’il induit cadre mal avec l’individualisme actuel et la monétisation tous azimuts des rapports entre les hommes. Le lien entre don de soi (ou don venant de soi) et joie personnelle semble incompréhensible. Par quelle alchimie, en effet, se sentirait-on heureux en cédant gracieusement aux autres notre argent, nos biens matériels, notre temps… tous ces capitaux si précieux à nos yeux ?
…SI ET SEULEMENT SI L’ON NE TIENT PAS COMPTE DU CERCLE VERTUEUX QU’ENGENDRE LA CHARITÉ
Mais, en analysant de plus près ces questions, on se rend très vite compte qu’offrir aux autres les biens précieux que l’on possède et dont ils peuvent avoir besoin comporte plusieurs avantages. En effet, donner de nos biens aux autres de manière charitable constitue un investissement dont les fruits peuvent être récoltés à tout moment de notre vie. En dépit du soupçon d’ingratitude qu’on pourrait nourrir au sujet de l’espèce humaine, combien sommes-nous à n’avoir jamais expérimenté la reconnaissance ou l’action bienveillante d’un tiers à qui nous avons fait du bien auparavant ? La vérité c’est que la charité crée des formes de redevabilité sociale qui, si elles ne sont pas manifestées tout le temps, restent fortement plausibles.
De plus, d’un point de vue relationnel, la charité améliore la qualité des rapports que nous entretenons avec autrui car plus nous sommes généreux envers les autres, mieux nous sommes appréciés par eux. En outre, en nous montrant charitable envers les autres, nous pouvons améliorer leur trajectoire sociale, ce qui, par effet systémique, peut favoriser notre propre bien-être. Supposons, en effet, que notre charité nous conduise à assurer la scolarité d’un orphelin en situation de précarité et que nous lui évitions, par ce fait, un probable destin de délinquant, les bénéfices que nous pourrions tirer de ce geste charitable en termes de sécurité pour soi et la société s’avèreraient non négligeables n’est-ce pas ? Or, est-il nécessaire d’évoquer l’importance du besoin de sécurité dans la quête perpétuelle du bonheur chez l’être humain ? Non évidemment ! Nous sommes bien trop conscients du stress et de la tristesse que peut engendrer l’insécurité.
En définitive, on retiendra qu’adopter une attitude charitable envers les autres stimule un cercle vertueux qui fonctionne de la manière suivante : plus nous leur offrons des biens matériels et immatériels, plus ils nous le rendent et mieux nous nous portons.
Serge Gohou
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